Éco-Business

Les banques améliorent leur productivité et leur coût du risque

Le département «Analyse & recherche» de la société de bourse Crédit du Maroc Capital (CDMC) a récemment publié son rapport annuel qui passe en revue les performances des principales banques de la place. Tour d’horizon des principaux indicateurs…

L’année 2017 a été riche en évènements pour le secteur bancaire. Entre l’accélération du processus de digitalisation, la préparation au passage à l’IFRS 9 ou encore le démarrage de la finance participative, les banques de la place sont restées très actives et ont fait preuve de beaucoup d’endurance. L’étude effectuée par les analystes du Crédit du Maroc Capital (CDMC) fait ressortir une activité bancaire en bonne forme au terme de l’exercice 2017. Les banques ont octroyé davantage de crédits en 2017 comparativement aux exercices précédents. Elles ont définitivement tourné la page de la baisse de 6% enregistrée en 2014. Cette progression a été portée principalement par la bonne tenue des crédits à l’habitat (+4,2%), mais surtout par l’accélération notée sur le segment du crédit à la consommation (+4,3%). Dynamisé par le crédit automobile, l’encours du crédit à la consommation connait un taux de progression annuel moyen de 6,2% entre 2013 et 2017 pour ressortir à 50,4 MMDH en 2017. Ceci étant, suite à certains dossiers douteux ayant perturbé l’activité bancaire il y a quelques années, le secteur a mené une croisade contre ce type de créances à travers un effort de provisionnement soutenu durant sur pratiquement les trois dernières années.

Le taux de contentieux en recul
Après plusieurs années de hausse accélérée, le taux de contentieux du système bancaire national a régressé de -38 points de base (pbs) entre 2016 et 2017. L’encours des créances en souffrances a affiché une baisse de 1,1% au moment où les créances brutes sur la clientèle enregistrent une augmentation de 3,7%. Le coût du risque du système bancaire s’est finalement placé à 0,86% contre 1,14% en 2015. À ce titre, CIH bank se place en tête en enregistrant un coût du risque des plus bas de la place alors que Crédit agricole du Maroc (CAM) subit le coût du risque le plus élevé. La Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI) et Société générale (SG) sont les banques qui ont le mieux négocié la purge en 2017. Au niveau du provisionnement, Crédit du Maroc (CDM), BMCI et Attijariwafa bank (AWB) affichent des taux de couverture dépassant celui du système bancaire global (69,9%). SG possède le taux le plus bas de l’échantillon. Du côté de la collecte des ressources, les dépôts de la clientèle ont accélérés leur rythme de croissance en 2017 après la décélération observée auparavant. Le poids des comptes à vue a, par ailleurs, continué de se renforcer au détriment des comptes d’épargne et des dépôts à terme. «La baisse des taux des marges d’intérêt a conduit les banques à prioriser les ressources non rémunérées et a tiré à la baisse les taux de rémunération des dépôts à terme», commentent les analystes de Crédit du Maroc Capital (CDMC). Le poids des dépôts de la clientèle dans le bilan total du secteur bancaire se consolide de plus en plus puisque la structure de financement des banques marocaines est basée, essentiellement, sur les dépôts. Cette évolution retrace une progression annuelle moyenne des dépôts à vue des particuliers (hors MRE) de 8,2% et des dépôts en comptes d’épargne de 6,3%. Les dépôts à terme particuliers, quant à eux, ont augmenté de 3,5%. Suivant le comparatif effectué par les analystes de CDMC concernant les taux de rendement des emplois et des coûts des ressources de chaque banque, il en ressort ainsi que le CAM dispose du taux de rendement le plus élevé. À l’opposé, c’est BMCE Bank of Africa qui affiche le plus faible rendement du panel. Les banques françaises, et principalement BMCI et SG, ont la structure du coût des ressources la plus optimale. De le même sillage, l’ensemble des banques étudiées affichent des marges sur commissions en hausse et ce également dans l’objectif de limiter l’effet de la baisse des taux sur les marge d’intérêt. De ce fait, l’on retrouve la BP et la SG enregistrant une croissance à deux chiffres de la marge sur commissions. CIH bank, de son côté, fait ressortir la plus faible évolution de la marge sur commissions en raison, notamment, du recul des commissions sur prestations de service sur crédit. Celles-ci se sont établies à 41,7 MMDH à fin 2017 suite à la baisse des commissions perçues sur les engagements aux promoteurs. Ainsi, ces éléments laissent deviner une amélioration du produit net bancaire de l’ensemble des établissements bancaires au terme de l’exercice 2017. C’est la filiale marocaine de la banque française SG qui affiche la plus forte hausse du PNB et ce, grâce notamment à la croissance de 15,6% du résultat des opérations de marché. BMCI et AWB sont les seules banques du panel qui ont affiché une baisse. Mais la banque orange a pu garder sa place en tête du podium avec un PNB de plus de 11,5 MMDH. Il faut dire que les revenus d’AWB de l’exercice 2016 ont été dopés par la montée exceptionnelle des dividendes suite à l’opération stratégique sur Wafa Assurance avec la SNI. Les autres marches du podium sont occupées respectivement par la
BP (11,43 MMDH) et la BMCE (6,20 MMDH).

Positionnement sur le marché obligataire
Par ailleurs, la solidité financière reste un des champs de bataille prioritaires des banques de la place. Plusieurs banques de la place se sont positionnées sur le marché obligataire en vue de renforcer leur fonds propres pour faire face aux exigences réglementaires. Les banques marocaines, continuent de se conformer aux normes de Bâle III et IFRS 9, très gourmandes en fonds propres et qui visent à rehausser le niveau minimum du Tier 1 à 9% et celui du ratio de solvabilité à 12%. Ainsi, le ratio de solvabilité moyen de l’année 2016 ont augmenté d’environ 50 pbs par rapport à 2015 pour atteindre 14,2%. Pour sa part, le ratio de fonds propres de catégorie 1 a affiché une baisse de 30 pbs pour s’établir à 11,5%. Les actifs à risque pondérés ont progressé, de leur côté, de 5,1% alors que les fonds propres de catégorie 1 n’ont augmenté que de 2,5%. L’étude révèle également que la hausse des fonds propres prudentiels (+9%), provient – pour une grande partie- des fonds de catégorie 1 essentiellement sous forme de report de résultats ou encore de dettes subordonnées. D’ailleurs, CIH qui a affiché le meilleur ratio de solvabilité au titre de l’exercice 2017 (16,07%), a émis pourtant un emprunt obligataire subordonné (1 MMDH), en avril 2018. L’objectif bien évidement étant de favoriser le renforcement des fonds propres réglementaires actuels, financer son plan de développement et accompagner la dynamique de croissance de crédits distribués. Les fonds collectés par l’emprunt seront classés parmi les fonds propres complémentaires de 2e niveau de la banque. Même son de cloche pour AWB dont l’emprunt obligataire subordonné de 1,25 MMDH servira notamment au financement de son développement international et domestique. Le groupe dont les fonds propres réglementaires s’établissent à 45,7 MMDH à fin 2017, affiche un ratio de solvabilité qui flirte avec le seuil minimum et se place à 12,42%. Suite à cet emprunt, la banque ambitionne de ramener son taux de solvabilité et de le maintenir à 12,27% jusqu’en 2019. De son côté l’émission de Société Générale, dont le ratio de solvabilité s’est établi à 14,98% à fin 2017, a pour principaux objectifs, le renforcement de ses fonds propres suite à l’acquisition de 34,95% du capital social d’Eqdom ainsi que le financement du développement de ses activités. 


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