Abdenbi Bioui : «12 centres dédiés à la qualification des coopératives seront créés»
Peu à peu, la région met fin aux activités illégales. Ainsi, l’Oriental a dédié une enveloppe de 10 MDH aux coopératives installées dans cette zone afin de créer une alternative économique. Actuellement, plus de 1.500 coopératives ont été créées.
Les Inspirations ÉCO : Quelle place occupe l’économie sociale et solidaire au sein de la région ?
Abdenbi Bioui : La région de l’Oriental a placé parmi ses priorités le développement du secteur de l’économie sociale solidaire (ESS) pour faire face particulièrement à la problématique du chômage et renforcer le tissu coopératif dans la région. En effet, cette décision a été prise suite à la participation de la région aux assises nationales de l’ESS, qui s’est traduite ensuite par l’organisation par notre région des premières assises régionales de l’ESS. Ces assises avaient pour rôle d’étudier les mécanismes pour mettre en place les principales recommandations des assises nationales dont l’organisation d’un salon régional pour l’ESS. Après la première édition qui était une réussite à l’échelle nationale, cette année, l’évènement connaîtra la participation des différentes régions marocaines ainsi que celles des pays amis de l’Afrique, lesquels sont liés par des conventions de partenariat avec le Conseil de la région de l’Oriental dans le cadre de la coopération décentralisée Sud-Sud.
D’après vous, comment l’ESS peut résorber les problèmes liés au chômage dans la région ?
En ce qui concerne la promotion de l’emploi, le Conseil de la région a mené plusieurs actions pour encourager les secteurs sensibles à y promouvoir l’employabilité des jeunes. La région a également mis à la disposition des entreprises de la région des primes à l’emploi qui varient de 2.000 DH à 8.000 DH pour chaque nouveau poste créé. C’est dans ce cadre que la région a décidé de relever le défi pour encourager un nouveau secteur qui est considéré comme le plus important en matière de création d’emplois. Il s’agit bien évidemment du secteur de l’ESS.
Qu’est-ce qui a été fait pour trouver une solution à la fermeture des frontières ?
La fermeture de la frontière qui sépare le Maroc et l’Algérie et la suspension des trafics, notamment d’essence, qui faisaient vivre des milliers de familles des deux côtés de la frontière a favorisé l’isolement de la population de cette zone. Aussi pour remédier à cette situation, la région a dédié une enveloppe de 20 MDH pour le renforcement du tissu coopératif, dont 10 MDH ont été dédiés particulièrement aux coopératives installées dans la zone frontalière de la région afin de créer une alternative économique. Avec cette nouvelle mesure, la culture des coopératives, qui a été inexistante auparavant dans cette zone a connu une grande réussite avec la création de plus de 1.500 coopératives en une seule année. En outre, en attendant l’achèvement des travaux au port de Nador, à son tour une locomotive qui drainera de gros investissements et offrira plusieurs opportunités de travail, le Conseil de la région œuvre actuellement pour la mise en place de 12 centres de formation dédiés à la qualification et l’encadrement des coopératives afin d’offrir un produit qui réponde aux normes internationales.
Où en est le projet de création d’une plateforme dédiée à la valorisation des produits locaux ?
Les travaux de cette plateforme vont commencer durant l’année en cours pour prendre fin en 2019, elle sera prête pour accueillir les coopératives de la région à partir de 2020. Avec une enveloppe de 200 MDH, cette plateforme qui vient d’être lancée renforcera la compétitivité des coopératives et ciblera les créneaux porteurs de la région. Elle va permettre entre autres de répondre aux défis de l’emballage, des normes de qualité et de la commercialisation des produits des coopératives.
Avec cette plateforme, le Conseil de la région veille à concevoir des mécanismes intégrés en adéquation avec toutes les étapes de développement des coopératives, tout en les appuyant dans la création d’un système coopératif basé sur la bonne gouvernance. Le Conseil œuvre également au développement d’initiatives répondant aux spécificités de production de chaque province de la région, la mise en œuvre du principe de la solidarité entre les différentes provinces et dans divers domaines, outre la promotion des produits du terroir dans leurs dimensions territoriale et régionale. Ces orientations se basent sur une conviction du Conseil de la région, qui dispose que la dignité, la justice, l’équité, l’égalité des chances et la mise en place des moyens du bien-être au profit de toutes les catégories et couches sociales, lesquelles orientations sont partie intégrante des droits fondamentaux de l’homme. De fait, ces valeurs constituent le fondement des initiatives du Conseil régional de l’Oriental, et plus particulièrement la base des orientations stratégiques qui ont pour objectifs l’ajustement de l’économie régionale et la création d’emplois conformément à une approche qui entre dans le cadre de l’élaboration d’un modèle de développement régional spécifique tendant à concrétiser le développement dans toutes ses dimensions, notamment sectorielles et qui prenne en compte la priorité à accorder au monde rural et de sa place particulière dans le programme de développement, via l’instauration d’une économie solidaire, forte et organisée satisfaisant aux conditions du développement durable.