Qui votera pour Maroc 2026 ?
À J-1 du vote pour la désignation du pays hôte de la Coupe du monde 2026, Les inspirations ÉCO fait le point sur les chances de Maroc.
C’est fait ! Le Maroc forcera l’hyper-puissance américaine à passer par la phase de vote. Le royaume, cet outsider, avec une candidature déposée à la dernière minute et préparée en un temps record de 4 mois a réussi à mener le suspens jusqu’au bout. Si le comité marocain avait des soucis à se faire lors de la phase d’évaluation, aujourd’hui la peur d’élimination a changé de camp. United 2026 acceptera la règle d’un pays/une voix, à contre-cœur, vu les risques et l’indécision qui entourent un processus de vote. Selon nos pronostics recoupés avec les estimations du New York Times, le Maroc perdrait au moment du vote. Maroc 2026 obtiendrait 84 voix contre 123 pour United 2026.
Les votes par continent
Ces 84 voix ne seront possibles que si le bloc africain reste soudé. Nos estimations tablent sur 42 voix sur les 54 possibles. Nous avons exclu les votes des pays de l’Afrique Australe qui se conformeront à la position de l’Afrique du Sud et du Liberia. Les pressions politiques que font peser les Américains ne sont pas minces et l’Union africaine sera mise à rude épreuve le 13 juin. En Asie, le Maroc remporterait, potentiellement, 21 sur 47 voix possibles. Mais une fois encore ce chiffre peut être revu drastiquement à la baisse. Car seuls huit pays de ce continent sont -théoriquement- acquis à Maroc 2026. Il s’agit de pays arabes (Qatar, Émirats arabes unis, Jordanie, Oman, Liban et Palestine). Le vote des 13 autres pays d’Asie en faveur du Maroc reste à confirmer le jour J. Mais c’est l’Europe qui aura un rôle décisif lors de ce vote. Les pays membres de l’UEFA ne disposent pas de candidat continental et auront à choisir entre le trio nord-américain avec qui, l’Europe partage des valeurs culturelles et linguistiques et de solides intérêts économiques (certes mis à mal par l’effet Trump) ou choisir un pays africain et arabe, où ces pays européens pourront gagner d’énormes marchés dans le sillage d’une Coupe du monde au Maroc. En Europe, le Maroc compte sur le soutien de la France, Belgique, Russie, Serbie et Luxembourg. Au sein du Vieux continent, le Maroc ne pourra décrocher que 18 voix sur 55 potentiels. Si cette différence importante se confirme, elle tranchera dans cette course à la candidature pour l’organisation du Mondial 2026, en faveur de l’United 2026. En Amérique sud, le Maroc n’arrive pas à briser le bloc de la fédération continentale la CONMEBOL. Une percée a été possible dans les Caraïbes. Le Maroc a obtenu les promesses de vote de trois états insulaires : Saint-Christophe-et-Niévès, Antigua-et-Barbuda et Sainte-Lucie. Le jour du vote, ces trois voix devraient compter. Le 13 juin, ce vote s’annonce historique pour une fédération internationale habituée pendant de longues décennie aux magouilles et pots-de-vin.
La Fifa gagnante
D’ailleurs, l’équipe dirigeante de la Fifa se réjouit de cet instant démocratique. «Notre travail est de faire en sorte que le processus de candidature soit correct. C’est ce que nous avons fait. Je pense qu’il a été transparent», se réjouit Gianni Infantino, président de la Fifa dans une interview à la Tribune de Genève. Pour sa part l’équipe marocaine continue sa campagne électorale, même dans les extra-times. Les membres du comité continuent de rencontrer les représentants des associations membres de la Fifa en Russie, à la veille du 68e congrès. Dimanche, ils ont fait du porte-à-porte, rencontrant un à un dans leurs hôtels, les représentants d’associations membres de la Fifa qui sont habilitées à voter le 13 juin. «On a rencontré les représentants d’associations membres de la Fifa qui sont habilitées à voter parce qu’on n’a pas le droit de les approcher en marge des travaux du Conseil de la Fifa», déclare à Le Matin, Hamza El Hajoui, vice-président de la Fédération royale marocaine de football et membre du Comité Maroc 2026. Et de conclure, optimiste : «On ne lâche rien. Il faut y croire jusqu’au bout».