Crédit à la consommation : Le secteur se prépare à la haute saison
Pendant la période estivale, les sociétés de crédit à la consommation reliftent leur stratégie commerciale afin de séduire une clientèle prise de cours face à un été chargé d’évènements…
“L’été cette année sera très particulier», annonce ce banquier. Ramadan passé, il laissera place à 2 mois complets de vacances et leurs lots de dépenses. Mariages, départs en vacances, Aïd Al-Adha et préparation pour la prochaine rentrée scolaire, plusieurs évènements devront s’enchaîner et pas sûr que le portefeuille puisse avoir assez de souffle pour maintenir la cadence. Si certains ménages arrivent aisément à gérer la période juin-septembre, pour d’autres contracter un crédit reste la meilleure solution pour respirer «partiellement» en temps de crise.
En effet, durant les dernières années, la période juin-septembre s’avère très difficile pour les familles marocaines -particulièrement celles aux revenus moyens et modestes – qui voient leur pouvoir d’achat se dégrader progressivement. Pour y faire face, chaque ménage adopte sa propre stratégie, qui lui permettra de sortir de cette situation étriquée et passer cette période dans les meilleures conditions possibles. Pour un bon nombre de familles marocaines, la seule planche de salut reste le crédit. D’un autre côté, ce ne sont pas les offres qui manquent.
La période estivale est propice au développement de nouvelles stratégies pour les banques et sociétés de financement de la place. «Les opérateurs vont être challengés par cette période…C’est la haute saison pour nous… Nous devons mettre les bouchées doubles durant les prochains jours», souligne cet autre banquier de la place. Les études de marché bouclées, les établissements de crédit devraient bientôt s’activer en matière de communication pour commercialiser leurs différentes offres de crédits à la consommation. Les banques et sociétés de financement proposeraient ainsi des crédits pour l’électroménager, pour partir en vacances, pour acheter le mouton d’Aïd Al-Adha puis pour la rentrée scolaire. C’est la période faste des offres en tout genre. Dans ce sens, les crédits à la consommation ont enregistré à fin septembre 2017 un encours de 50,8 MMDH (contre 48,7 MMDH à fin septembre 2016), soit en hausse de près de 5% par rapport à la même période une année auparavant. La hausse devrait ainsi se renforcer encore cette année, puisque l’encours a déjà atteint 52,2 MMDH à fin avril 2018. Il faut dire que les conditions de crédit sont plutôt favorables en 2018. En effet, les taux d’emprunt des crédits à la consommation et d’équipement ressortent en baisse pour se placer à leur plus bas niveau jamais atteint. Ils se sont stabilisés depuis le début de cette année aux alentours de 6,5%.
Pour les prêts à l’équipement, ils se sont établis à 5,33% au terme du premier trimestre 2018, selon la dernière enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les taux débiteurs. En d’autres termes, les offres cette année devraient être à des taux très avantageux mais les établissements de crédit chercheront à se démarquer davantage. Pour offrir les promotions les plus alléchantes, les banques et sociétés de financement sortiront le grand jeu, soit à travers les remboursements différés, les tombolas ou même des réponses plus rapides…Par ailleurs, cela n’implique pas forcément une plus grande flexibilité sur les conditions d’octroi. Les opérateurs sont fermes, ils ont une réglementation à suivre à la lettre au niveau des procédures. «Grâce à la digitalisation, les délais de traitement des dossiers deviennent plus rapides», rappelle ce responsable d’agence bancaire. Il encourage par ailleurs à contracter des crédits sur des durées intermédiaires, voire courtes. Il est à noter qu’un crédit à la consommation peut aller jusqu’à 84 mois (7 ans). Ainsi, les formules les plus avantageuses pour la «clientèle» restent les prêts à courte durée puisqu’ils permettent de bénéficier d’un taux d’intérêt plus bas.