Marrakchi veut sauver l’entreprise
Selon Hakim Marrakchi, candidat à la présidence de la CGEM, deux événements ont affecté les entreprises au Maroc. Il s’agit de la campagne d’assainissement de 1996 et la signature des accords de libre-échange.
Après Marrakech, le binôme Marrakchi-Benhida, candidat à la présidence de la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a présenté, lundi à Agadir, son programme devant les opérateurs économiques et les étudiants de l’université internationale d’Agadir. «Il faut recréer un pacte de confiance à travers un dialogue avec l’administration et des partenaires sociaux pour libérer l’entreprise et créer la valeur ajoutée», explique Assia Benhida, candidate à la vice-présidence générale.
La libérer de quoi précisément ? Selon Hakim Marrakchi, deux événements majeurs sont intervenus successivement et plombé la situation des entreprises au Maroc. «La relation que nous avions avec l’administration a subi un changement radical après la campagne d’assainissement lancée en 1996», souligne Hakim Marrakchi avant d’ajouter que l’image de l’entreprise s’est détériorée parce que l’entrepreneur a été identifié comme étant à l’origine de tous les maux au Maroc. «Et aujourd’hui, il y a une forme de créativité dans l’obstruction de la part de l’administration alors qu’auparavant, elle a été accueillante», indique-t-il. C’est pourquoi il faut libérer l’entreprise de cette mentalité et revenir à la situation où elle est aidée par l’administration. Pour autant, le second événement cité par le binôme est la signature des accords de libre-échange qui ont grevé la compétitivité de l’entreprise, sans une adaptation adéquate de la réglementation marocaine avec les ALE; alors que l’entreprise continue de supporter le coût des dysfonctionnements du système et l’augmentation des charges. «Si on avait une croissance soutenue, on pourrait compenser le coût des dysfonctionnements», explique Hakim Marrakchi qui n’a pas hésité à rappeler que le Maroc est le pays qui investit le plus au monde en proportion de son PIB. «La croissance annuelle du Maroc est fixée à 3% dont 2 générés par l’investissement et 1% par le travail et la productivité. Toutefois, il faut au moins 6% du taux de croissance pour absorber le chômage, d’où l’importance de l’entreprise et le secteur privé qui créent emploi et valeur ajoutée» précise-t-il.
Ce dernier qui assure aussi la direction de Maghreb Industries SA qui exploite les marques Flash et Freegum au Maroc, a insisté sur la nécessité que la CGEM soit apolitique. «Bien que la CGEM soit présente dans la deuxième chambre, le statut de la confédération stipule qu’elle devrait être apolitique, c’est pourquoi il faut la protéger de toute convoitise partisane», conclut-il.