Mehdi Hadj Khalifa : «L’art est un élément social, économique et diplomatique»
Il est derrière un évènement majeur qui fédère l’art contemporain. Un rendez-vous qui réunit 70 artistes, 3 expositions majeures, 5 galeries du 3 au 8 avril. Rencontre avec Mehdi Hadj Khalifa, président de la Art week de Casablanca qui explore l’art marocain d’après l’indépendance jusqu’à nos jours.
Les Inspirations ÉCO : Vous dites que cette édition est celle de la maturité. Dans quel sens ?
Mehdi Hadj Khalifa : La Art week de Casablanca est un projet avant tout issu de 5 années de programmes d’art indépendant, que nous avons fondé avec mon associée, Anne Laurence Sowan, et moi. Nous avions créé ce programme de curation pour répondre à des besoins d’expérimentation demandés et recherchés pas la génération émergente marocaine qui ne disposait ni de lieu ni de projet cohérent et fédérateur. La maturité dont je parle ici, c’est celle de la programmation, des process et du dispositif. Il est question dans cette édition de constituer un véritable écosystème où les différents types d’acteurs de l’art contemporain cohabitent et présentent leur projet, mais c’est aussi l’édition où les galeries de Casablanca figurent dans la programmation officielle.
Comment est née l’idée d’organiser une Art week à Casablanca ?
C’est avant tout une idée liée à un besoin. Ma génération est celle de la fédération, du rassemblement. J’ai plus de facilité à concevoir et imaginer des projets où je réunis et où il est question de partage. La Art Week de Casablanca permet donc à des acteurs de l’art casablancais de partager un réseau, un public et des moments.
Quelles en sont les retombées directes et indirectes ?
L’art est un élément social, économique et diplomatique. Le prisme des retombées est extrêmement large. Il est bien sûr question de retombées liées aux échanges entre les artistes nationaux et internationaux, d’échanges de savoir, d’échanges au niveau des marchés mais il y a aussi des retombées positives en termes d’image de marque pour le Maroc/Casablanca.
Comment choisissez-vous les galeries à mettre en avant et les artistes à présenter ?
La sélection des galeries participantes cette année a été exclusivement basée sur le rôle à jouer par ces dernières pour une réelle émergence de l’art contemporain à Casablanca. 5 galeries y sont référencées, la Galerie Shart, la Galerie Loft, l’Atelier 21, la galerie Venise Cadre et la Galerie 38.
Comment se porte l’art contemporain au Maroc et quel regard portez-vous sur la nouvelle scène émergente ?
L’art contemporain au Maroc a connu de réelles difficultés pour éclore et prendre sa réelle place dans le marché et dans les recherches des collectionneurs. Aujourd’hui, les volontés sont différentes, je pense que le break de l’art moderne est arrivé pour laisser place à des recherches plus actuelles, connectées aux générations d’aujourd’hui. Maintenant, il est de notre responsabilité de protéger et développer les artistes majeurs de demain.
Casablanca Now ou la réunion de 5 galeries majeures
En 2007, la ville de Casablanca décide de créer une rupture significative dans le marché de l’art. Les premières galeries d’art contemporain se créent et une nouvelle offre émerge, celle d’artistes contemporains marocains, jeunes et engagés. Pour sa seconde édition, 5 galeries d’art contemporain de la ville de Casablanca, sélectionnées par un comité de professionnels, exposent le travail des artistes les plus pertinents et novateurs de notre époque au sein de l’hôtel Le Casablanca. Cette exposition a pour objectif d’exprimer un bilan des dix dernières années du paradigme de l’art contemporain casablancais.