Les Cahiers des ÉCO

Jazzablanca 2018 : Des morceaux de choix au programme !

Le Jazzablanca vient de dévoiler une programmation à la fois surprenante et appétissante. La 13e édition du festival de musiques actuelles a misé sur le groupe marocain Africa Band de Fayçal Tadlaoui en ouverture avant de clore sur de l’électro jazz de St Germin. Révélations d’un programme costaud prévu du 14 au 22 avril.

Des nouveautés, une programmation des plus riches, des moments de musique qui promettent de rester dans les mémoires. Voilà ce que propose le Jazzablanca, devenu un rendez-vous incontournable dans l’agenda culturel marocain. Concerts, masterclass, conférences, le festival qui grandit est ouvert à tous les arts et célèbre la créativité en tout genre. 8 jours de festivités et 44 concerts à découvrir.

Une scène d’Anfa éclectique
Qu’on se le dise, le Jazzablanca n’est pas un festival de jazz. Sa marque de fabrique brouille certes un peu les pistes mais le festival célèbre toutes les musiques. Il s’agit d’un festival de musiques actuelles. On passe du rock à la soul en passant par le jazz électro, la indie pop, le châabi, le funk ou la soul ! Un coup d’envoi signé par le groupe Africa Band connu pour leur hommage au groupe Pink Floyd. Composé de l’animateur, également chanteur et guitariste, Faycal Tadlaoui y reprend les plus grands tubes de ce groupe mythique avec Yonnel Lallouz à la batterie, Nabil Senhaji au clavier, Arnaud N’Gaza à la basse, Kebir Tahir au saxophone sublimé par le 3oud de Karim Tadlaoui et la voix et la guitare acoustique du soul man Adil Kaghat. Un projet ambitieux qui a su convaincre Moulay Ahmed Alami, directeur du Jazzablanca : «Nous avons pris le pari risqué de commencer avec Africa Band, un groupe composé de musiciens marocains mais nous assumons ce choix». Un pari risqué certes mais courageux qui donne le ton à une treizième édition pleine de vie. Le 15 avril Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox amènera son univers vintage et sophistiqué sur la scène d’Anfa. Pianiste, il revisite les tubes du 21e siècle à sa sauce avec des musiciens et des interprètes de grand talent. Un concert qui devrait transporter jusqu’au 16 avril où Morcheeba nous emmènera dans leur monde trip-hop à la fois folk soul et funky. Le duo de Britanniques qui réunit la chanteuse Skye Edwards et le guitariste Ross Godfrey a produit 8 albums et a vendu plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde avec des tubes comme «Rome wasn’t built in a day», «Otherwise» ou encore «Enjoy the ride». Le 17 avril, c’est au tour de la tornade Beth Ditto de s’emparer de la scène pour un moment pur soul rock. Il y aura aussi l’ex-chanteuse du groupe Gossip qu’elle conduit vers la célébrité avec les albums «That’s Not What I Heard» (2001) puis «Movement» (2003), «Standing in the Way of Control» (2006) avant de sa lancer dans une carrière solo. La chanteuse sort son premier single «I Wrote the Book», repris dans les quatre titres du EP éponyme Beth Ditto en mars 2011. En juin 2017, elle lance son premier single solo «Fire», suivi de son premier album solo «Fake Sugar». Le 18 avril sera consacré à la jeunesse créative avec un Tom Odell vitaminé. Pianiste d’exception et magnifique interprète, il compose et écrit des chansons folk entraînantes. Il se fait connaître en 2012 avec «Another love» et «I know». Il devient numéro 1 en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas avec son premier album «Long Way Down» et lance en 2016 son deuxième opus «Wrong Crowd». Ce n’est pas un hasard si le jeune artiste, découvert par la chanteuse anglaise Lily Allen, est comparé tour à tour à David Bowie, Jeff Buckley ou James Blake. La clôture de la scène se fera en électro moderne, un brin jazz blues avec St Germain. Figure incontestée de la musique électronique depuis deux décennies, pionnier de la french touch, inventeur d’une deep house érudite, St Germain s’est toujours distingué par son art consommé d’un mariage subtil entre machines et instruments, racines et modernité. Une musique marquée par son amour du blues, du jazz et des musiques noires en général, scandée de boucles électro hypnotiques et de samples de voix harmonieuses.

Le village, on remet ça !
Idée initiée l’année dernière, le Village a séduit. À l’entrée, un village avec une scène où l’on découvre des nouveaux talents surplombe un espace dédié à la détente et à la créativité. «La nouveauté cette année c’est que l’espace s’agrandit et sera ouvert à d’autres formes d’arts : des créateurs, peintres, artistes en tout genre…», explique Moulay Ahmed Alami. Cette année, entre le Village, le Jazz Club et la scène ouverte et gratuite BMCI, la diversité en termes de concerts est incroyable. Des groupes venus du monde entier, on se permet même des têtes d’affiche comme Fred Wesley en deuxième partie de soirée. Le niveau est élevé et il y en a pour tous les goûts ! De la soul marocaine avec Midnight Train ou Dee Dee & the Band, de la fraîcheur pop darija avec Sonia Noor, de la poésie électro avec le nouveau projet de Hicham Ayouch : Barons de Baltimore, du Hip Hop funk avec the Guts, de la soul Rnb Old School avec The Excitements, du chaâbi déjanté avec Cabaret Cheikhats, du blues moderne avec le talentueux Jalen N’Gonda, le Jazz de la multi instrumentaliste YolanDa Brown ou encore un mélange particulier de Rock psyché, de musique traditionnelle orientale et d’électro des excellents Libanais The Wanton Bishops. Un programme vaste où tous les goûts seront satisfaits par des univers différents et imprégnés de bouts de vie du monde entier. Quand à la scène BMCI en plein air, elle verra défiler les incontournables Hoba Hoba Spirit avec leur dernier opus «Kamayanbaghi», le groupe dejanté Beetweenatna, les Vibes Touaregs avec Daraa Tribes,Wax Tailor Solo Set & Guests Ft. Charlotte Savary & Raashan Ahmad ou encore le nouveau projet Climax duo créé en 2014 par Lyna Benzakour et Othmane Jmad.

Au-delà de la musique…
En parallèle aux concerts et aux beaux moments de musique, la 13e édition du Jazzablanca se veut un terrain d’échange où l’on construit autour de la musique et avec la culture. Pôle d’animation et de formation, le Off du festival est une nouveauté cette année. «Avec ce volet, le festival souhaite contribuer à transmettre des savoirs, rapprocher les artistes et leurs publics et éveiller adultes et enfants à la beauté de la musique, tout en s’impliquant davantage pour l’enrichissement des échanges et la consolidation d’une industrie musicale locale», confie le directeur du festival. En collaboration avec divers acteurs culturels nationaux et internationaux et en partenariat avec l’Institut français de Casablanca, Jazzablanca Festival organise le «OFF» avec une série d’ateliers, de tables rondes, de projections et de master class. Du 17 au 19 avril à l’Institut français de Casablanca, des ateliers rythmeront les matinées. On parlera «Manager artistique : compétences multiples», «La gestion d’un établissement culturel» ou encore «Les métiers du festival de musique» avec des professionnels du milieu. Les après-midi, place aux tables rondes pour discuter de thèmes comme «Les musiques actuelles marocaines sont-elles toujours d’actualité ?», «Grand théâtre, quel modèle économique ?» ou encore «Festivals et attractivité territoriale». Selon le coordinateur Hicham Abkari, il ne s’agit pas d’échanger et de s’en aller mais faire un véritable travail de fond afin de faire avancer les choses d’année en année. Des masterclass offertes par la Beatboxer, rappeurs, chanteurs et DJ, Sly Johnson ou le célèbre tromboniste jazz Fred Wesley, des ateliers pour enfants et des projections viendront rythmer les journées OFF du Jazzablanca. Ce sera l’occasion aussi d’annoncer la naissance de l’Association marocaine des entrepreneurs du spectacle vivant (AMESVI) présidée par Mehdi Laraki. L’AMESV  rassemble les principaux entrepreneurs de spectacles vivants dans tous les domaines : humour, musique, théâtre, jeune public et tous les métiers : diffusion de spectacles, production de spectacles, booking d’artistes, organisation de festivals, programmation de salles, réalisation de résidence artistique, direction de lieux de diffusion et d’apprentissage, au niveau national et international…«On a défendu pendant longtemps chacun de notre côté nos spectacles auprès des sponsors, des autorités publiques pour expliquer à quoi ça sert d’avoir un festival dans ce pays et d’avoir des concerts réguliers. Aujourd’hui, nous sommes plusieurs producteurs à promouvoir le spectacle au Maroc». En voilà une bonne nouvelle…Rendez-vous le 14 avril à l’Hippodrome d’Anfa.



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