Les sociaux-démocrates disent oui à Merkel
Après plusieurs mois de blocage gouvernemental, une coalition se dessine enfin en Allemagne. Les sociaux-démocrates allemands du parti SPD ont approuvé aujourd’hui, dans une réunion de l’ensemble des instances du parti, le principe d’une coalition avec Angela Merkel. Mais selon les observateurs politiques allemands, l’imbroglio politique sur la formation du gouvernement est loin d’être résolu car les sociaux-démocrates se lancent dans ces pourparlers sans grand enthousiasme. Les délégués du parti n’ayant approuvé qu’à 56 % la tenue de ces pourparlers alors que le chef du SPD avait lancé dimanche un vibrant appel aux 642 délégués pour leur demander de voter oui.
Une fois cette décision précise, les choses sérieuses vont commencer. En effet, dès le début de la semaine, le SPD de Martin Schulz et les conservateurs de la CDU dirigés par la chancelière allemande vont entamer des négociations en vue d’un «contrat de coalition», une feuille de route du futur gouvernement. Au meilleurs des cas, ce contrat de coalition pourrait prendre ses fonctions mi-mars, soit six mois après les législatives qui ont laissé la première puissance européenne sans majorité évidente.
Le vote du SPD ne signifie pas pour autant que l’Allemagne sera dirigée comme en 2005-2009 et 2013-2017 par une grande coalition. Le résultat des négociations entre SPD et CDU/CSU sera soumis aux militants du SPD. Comme les délégués, la base du parti est très divisée sur l’opportunité de gouverner de nouveau sous la houlette de la chancelière, au pouvoir depuis 12 ans. Pour une partie de la base du SPD, la grande coalition fait figure d’épouvantail, car seule la chancelière semble avoir profité de ces expériences gouvernementales communes.
Rappelons à la fin que les sociaux-démocrates ont été laminés aux législatives de septembre et n’ont obtenu que 20,5 % des suffrages et sont depuis en chute libre dans les sondages.