L’armée appelée la rescousse
L’armée a été déployée aujourd’hui, jeudi 11 janvier, dans plusieurs villes de Tunisie, où des manifestations contre la politique d’austérité ont fait deux morts cette semaine. Plus de 300 manifestants ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi, ont annoncé les autorités tunisiennes via un communiqué publié sur la TAP, agence de presse officielle.
En effet, des soldats ont été dépêchés à Thala, près de la frontière algérienne, où le quartier général local de la sécurité nationale (police tunisienne) a été incendié par les manifestants. Ces accrochages ont forcé la police à se retirer de la ville. L’armée a également été déployée à Sousse, Kébili et Bizerte afin de protéger les bâtiments publics.
Depuis le début de la semaine, le mouvement social contre les mesures d’austérité entrées en vigueur le 1er janvier a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre et donné lieu à des scènes de pillage dans plusieurs villes. Ces mesures concernent des hausses des prix frappant notamment le gasoil, les automobiles ou encore les services de téléphonie et d’accès à internet décidées dans le cadre du budget 2018. Reprenant une revendication des syndicats, le parti islamiste Ennahda, qui participe à la coalition gouvernementale, a appelé à une augmentation du salaire minimum et à une hausse des aides aux familles nécessiteuses.
«Trois cent trente personnes mises en cause dans des actes de sabotage et des vols ont été arrêtées hier soir», a déclaré aujourd’hui le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khelifa Chibani, ce qui porte à 600 le nombre d’arrestations depuis lundi. Face à cette contestation, le Premier ministre, Youssef Chahed, a lancé une mise en garde. «Ce qui s’est passé relève de la violence que nous ne pouvons pas accepter. L’Etat est ferme. Il protégera ses institutions et son peuple », a-t-il prévenu.