Maroc

Les élus africains tracent leurs priorités

Plusieurs recommandations ont été formulées par les députés africains lors de leur réunion à l’occasion de la 70e session du comité exécutif de l’Union parlementaire africain. Le maintien de la cohésion sociale, à travers le renforcement du contrôle sur les politiques publiques ainsi que l’élaboration des lois aptes à faciliter les investissements, sont parmi les questions phares débattues.

Les parlementaires africains veulent se montrer, plus que jamais, soudés autour des questions prioritaires qui conditionnent l’avenir du continent. C’est le  message lancé par les délégations présentes à Rabat lors de la 70e session du comité exécutif de l’Union des parlementaires africains (UPA), tenue les 20 et 21 juillet, qui a vu une participation massive des représentants des pays africains aux travaux de cette instance qui réunit, depuis 40 ans, les membres des instances législatives de l’Afrique. Plusieurs priorités se sont dégagées à l’issue de cette rencontre et elles concernent l’environnement légal devant accompagner les efforts destinés à l’amélioration du niveau de vie dans le continent. 

Habib El Malki, président de la Chambre des représentants a insisté sur «l’émergence de la Nouvelle Afrique dans le cadre de partenariats gagnant-gagnant et selon une modalité qui permet aux peuples africains d’avoir leur destin en main».   Pour lui, c’est la condition pour permettre aux pays africains de contrôler leurs richesses ainsi que de décider de la nature du schéma de développement durable à adopter. «Nous sommes dans l’obligation d’adopter des législations qui facilitent la dynamique d’investissement et qui garantissent la concurrence saine et loyale, de même que nous sommes dans l’obligation d’œuvrer pour un investissement responsable au niveau social». À côté de la vocation législative, l’UPA a tracé plusieurs pistes en vue de faire de l’enjeu de la cohésion sociale une ligne rouge. Une nouvelle génération de lois devra voir le jour au sein des pays africains dans l’optique de cimenter davantage le sentiment d’appartenance nationale au sein des diverses couches sociales. L’ordre du jour de cette session a retenu aussi les modalités de renforcement des échanges entre les membres de l’UPA pour concrétiser une vision commune devant être débattue lors de la 71e session du comité exécutif prévue en novembre prochain au Burkina-Faso. Plusieurs intervenants ont mis en avant la forte corrélation entre la lutte contre le terrorisme et la question migratoire avec les mesures qui doivent être prises par les parlements africains pour maximiser les chances du développement durable.

Le président du comité exécutif de l’UPA, Cipriano Cassama, a, pour sa part, listé les principales urgences de l’union que sont successivement le terrorisme, la pauvreté, le chômage, les inégalités et les ressources naturelles. Pour la plupart des élus africains, le cadre classique et figé du contrôle parlementaire sur les gouvernements doit être remplacé par une nouvelle méthode d’intervention qui favorise l’implication des instances législatives africaines dans la gestion publique. À noter que la feuille de route de l’UPA, au sujet de la migration, recommande de se référer aux instruments de l’Union africaine (UA) pour améliorer la coopération régionale en Afrique, ainsi que de mettre en œuvre la stratégie de l’UA relative à la réduction des risques de catastrophe naturelle dont l’un des effets est de prévenir les déplacements relatifs à la migration forcée. À court terme, l’UPA insiste à ce que des programmes de réinsertion des migrants de retour dans leurs pays soient mis en place, à côté d’une proposition à ce que la question des migrations soit prise en charge au sein des parlements par une structure rassemblant toutes les données actualisées et fiables sur les migrations. Faut-il rappeler que malgré la vitalité de la question migratoire, les parlementaires africains n’ont pas pu jusqu’à présent mettre en place des réseaux parlementaires exclusivement chargés de la migration.


Carte de visite

L’Union parlementaire africaine (UPA), ex-Union des parlements africains, est une organisation interparlementaire continentale qui a été créée à Abidjan en 1976. Ses statuts ont été modifiés et adoptés le 8 novembre 2016 à l’occasion de la 39e conférence qui a eu lieu à Rabat. Actuellement l’UPA compte 40 parlements nationaux membres et son siège est toujours à Abidjan. Les objectifs qui sont tracés pour cette instance consistent à «rassembler toutes les institutions parlementaires, favoriser leur contact, et la réalisation des objectifs de l’Union africaine pour l’établissement d’une paix durable». Quant au comité exécutif, il se compose de trois membres par groupe national élus par la conférence des présidents pour un mandat de deux ans et se réunit deux fois par an en session ordinaire.



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