Doing Business : Le Maroc dans le top 50 d’ici 2021
Le royaume vise à se hisser dans le top 50 des pays les plus performants en termes de climat des affaires. Pour y parvenir, le CNEA a adopté un plan d’action 2017-2018 fixant pas moins de 22 projets prioritaires. Décryptage…
Le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) vient de tenir sa 9e réunion sous la présidence du chef de gouvernement. La réunion, qui a connu la présence du wali de Bank Al-Maghrib, de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), du président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et du président de la Fédération des chambres marocaines de commerce, d’industrie et des services a permis de valider plusieurs nouveaux projets. Principal fait marquant: le CNEA a notamment avalisé le plan d’action du Comité au titre des années 2017 et 2018.
Objectif ambitieux
Cette feuille de route vise à figurer parmi les 50 meilleurs pays en matière de qualité du climat des affaires. Un plan d’action en vue d’atteindre cet objectif à l’horizon 2021 est ainsi en cours de préparation. Pour le chef de gouvernement, ce but sera atteint à travers la mise en œuvre d’une série de mesures au profit de l’entreprise et du secteur privé qui portent essentiellement sur la dynamisation des mécanismes du dialogue institutionnel entre les secteurs public et privé, la facilitation des procédures administratives pour l’entreprise, la mise en place d’un cadre organisationnel pour faciliter et digitaliser les mesures, ainsi que le renforcement de l’arsenal juridique des affaires, conformément aux meilleures pratiques internationales.
22 projets
Concrètement, le plan d’action 2017-2018 comprend 22 projets s’articulant autour de plusieurs axes. Le premier volet vise le développement des mécanismes d’écoute du secteur privé et du suivi de l’image du Maroc dans les rapports internationaux. Il consistera à exécuter six projets distincts dans la perspective du développement d’une stratégie d’amélioration du climat des affaires. Il s’agit de développer plusieurs instruments de veille et de prédictions économiques visant le secteur privé. Cela permettra de réaliser des enquêtes de terrain ainsi que des baromètres pour jauger le moral des entreprises et l’effectivité des mesures d’amélioration du climat des affaires. L’objectif étant de déterminer les principaux obstacles et d’y répondre à travers une stratégie déployée sur le moyen terme. Le CNEA entend, dans ce sens, instaurer un mécanisme de dialogue permanent entre le gouvernement et le patronat. Il vise également à mettre en place un système d’information permettant de faire le suivi du classement du Maroc dans les grands rapports internationaux sur le climat des affaires.
Réformes juridiques
Un deuxième axe concernera le développement du cadre juridique et réglementaire des affaires et sera exécuté via 7 projets différents. Dans ce sens, l’Exécutif met l’accent sur plusieurs chantiers prioritaires. Il s’agit notamment de la publication de la charte d’investissement, la modification du livre V du Code de commerce relatif aux difficultés de l’entreprise ou encore l’adoption de la loi sur les sûretés mobilières. D’autres réformes juridiques devraient concerner le Code des droits réels et les procédures liées aux marchés publics et aux moyens de paiement.
Objectif simplification
Le plan d’action cible également la simplification des procédures administratives et la création des guichets uniques (6 projets), ainsi que le développement des mécanismes et de la méthodologie du fonctionnement du CNEA (3 projets). Il s’agira de poursuivre l’effort de dématérialisation engagé depuis plusieurs années en renforçant l’infrastructure et le caractère juridiquement opposable de certaines procédures, notamment celles à travers la plateforme PortNet, tawtik.ma, business-procédures ou encore service-public.ma. Le mode opératoire de l’Exécutif est clairement de développer le travail du CNEA, par le biais d’une vision stratégique visant l’amélioration du climat des affaires à court et moyen termes. Le gouvernement promet de poursuivre le déploiement d’une approche participative qui sera concrétisée par des plans d’action annuels, basés sur une méthodologie claire et efficace dans la gestion des projets. Le CNEA vise à ce titre le renforcement de ses principes de gouvernance à travers un toilettage juridique et réglementaire du statut et du fonctionnement du comité, mais également à travers la publication d’un guide des projets et des réformes visant l’amélioration du climat des affaires ou encore l’instauration d’une plateforme collaborative permettant le suivi et la gestion des réformes.
Pour rappel, le Maroc a réussi à réaliser un saut qualitatif à travers l’amélioration de son classement dans le rapport Doing Business, passant du 129e rang avant la création dudit comité à la 68e position sur 190 pays en 2016. Le Maroc s’est également hissé, grâce à cet exploit, au premier rang en Afrique du Nord, au troisième à l’échelle du continent et au quatrième au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
Le Maroc, champion d’IDE au Maghreb
Le Maroc est le premier pays en termes d’attraction de flux d’IDE dans la région du Maghreb et cinquième dans le monde arabe. Le constat a récemment été mis en exergue par les résultats d’une étude sur «Le climat des affaires dans le monde arabe», réalisée par SAGIC. En 2016, souligne l’étude, le royaume a attiré 2,5 milliards de dollars d’investissement d’IDE, soit 7,5% du total des investissements étrangers reçus dans les pays arabes. Dans ce contexte, c’est la France qui continue à s’imposer comme l’un des plus importants investisseurs au Maroc. La Chine est le deuxième investisseur avec 2,8 milliards de dollars, suivi des Émirats Arabes Unis avec 2,7 milliards de dollars. Les États-Unis ressortent comme le quatrième plus grand investisseur étranger au Maroc avec 1,8 milliard de dollars, suivis de l’Espagne avec 1,6 milliard de dollars et l’Italie avec 1,5 milliard de dollars.