Qualité des plages : La situation s’améliore… en chiffres seulement
La qualité des eaux de baignade des plages marocaines s’améliore, selon le Secrétariat d’Etat chargé du Développement durable. Leur taux de conformité a atteint 97,9% en 2017. Le rapport dresse néanmoins une série de recommandations afin de gérer au mieux les plages.
En a-t-on vraiment fini avec le temps où les Marocains nageaient au milieu des détritus alimentaires et autres déchets plastique ? En tout cas, les chiffres du rapport national 2017 de surveillance de la qualité des eaux de baignade se veulent positifs. Ledit document, qui vient d’être présenté mercredi à Rabat, lors d’une conférence de presse organisée par le Secrétariat d’Etat chargé du Développement durable, apporte d’ailleurs des chiffres édifiants. L’on apprend ainsi que le taux de conformité des eaux de baignade des plages marocaines aux normes de qualité a atteint 97,9% en 2017 contre 72% en 2002. Techniquement, sur les 431 stations de prélèvements, qui ont fait l’objet d’un nombre suffisant de prélèvements pour le classement, 421 stations (soit 97,9%) ont été déclarées de qualité microbiologique conforme aux exigences réglementaires pour la baignade selon la norme relative à la qualité des eaux de baignade NM 03.7.200.
Le taux de conformité des eaux de baignade continue son amélioration d’année en année, constate le rapport national 2017, notant la tendance haussière de la classe B (eau de qualité moyenne) au dépend de la classe A (eau de bonne qualité) depuis l’année 2015, ce qui présage d’une instabilité de ce taux de conformité. Rappelons que durant la saison 2015-2016, 97% des eaux de baignade marocaines étaient conformes aux normes de qualité réparties entre 91% dans la zone méditerranéenne, 98% dans la zone Atlantique Nord et 100% dans la zone de l’Atlantique Sud.
Les raisons de l’amélioration ?
Le rapport met en exergue une plus grande mobilisation environnementale au niveau des différents départements et institutions concernés par la lutte contre la pollution, manifestés notamment par divers programmes environnementaux tels que le Programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (PNA), le Programme national de prévention et de lutte contre la pollution industrielle (PNPPI) et le Programme national des déchets ménagers et assimilés (PNDM). La plupart des stations réparties sur 161 plages sont conformes à la norme nationale en comparaison avec les saisons précédentes, à l’exception des stations Jbila III à Tanger (toutes les stations de la plage), Miami à Larache (toutes les stations de plages), Oued Merzeg à Nouasser (Station 1: entrée principale près de l’embouchure et la station 2: 200 m au nord de la station 1), précise le document. La quasi-totalité des 9 stations (soit 2,1%), déclarées non conformes pour la baignade lors de cette saison, subissent «l’influence des rejets d’eaux usées et connaissent une forte concentration de baigneurs, conjuguées à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène», ajoute la même source. Néanmoins, ce document rapporte les données prélevées sur 431 stations mais ne couvre pour le moment pas toutes les plages. «La surveillance sera généralisée sur l’ensemble du territoire national prochainement», annonce à ce titre le secrétariat d’Etat chargé du développement durable.
Ce rapport, outil majeur d’aide à la prise de décision pour les responsables et d’information des citoyens et des promoteurs touristiques sur la qualité des eaux de baignade, a motivé toutes les collectivités territoriales qui veulent inscrire leurs plages dans le programme «Plages propres» pour remporter le «pavillon bleu».
Les reco du département d’El Ouafi
Le Secrétariat d’Etat chargé du Développement Durable recommande de renforcer les plages en infrastructures d’hygiènes et de procéder au nettoyage du sable même en dehors de la période estivale, dans son rapport national de surveillance de la qualité des eaux de baignade au titre de 2017. Le Secrétariat d’Etat recommande notamment de traiter les eaux pluviales avant rejet en mer, de mettre mettre en place les mesures de résilience pour faire face aux impacts des changements climatiques, de dépolluer les cours d’eau et d’encourager la réutilisation des eaux usées, tout en estimant nécessaire d’encadrer les activités pratiquées sur la plage en matière de gestion des eaux polluées et des déchets solides (sports nautiques, restaurations, activités équestres et camelines). Il souligne l’importance d’accélérer l’élaboration des normes de rejets industriels en mer, insistant à cet égard qu’au aucun rejet industriel ne doit être déversé en mer sans traitement préalable. Le phénomène de réchauffement climatique contribue à l’apparition dans les côtes marocaines de méduses et même de physalies, relève le Secrétariat d’Etat qui appelle à renforcer les programmes de surveillance de cette espèce en coordination avec les services concernés pour la protection des baigneurs.