La naissance du Pakistan en images
«Le dernier vice-roi des Indes», film imaginé par Gurinder Chadha a été conçu pour que le public puisse comprendre «les conséquences logiques de la politique de la haine et de la division». Sortie prévue le 5 juillet avec Hugh Bonneville, Gillian Anderson et Manish Dayal.
Mars 1947. Après 300 ans de domination anglaise, le Palais du vice-roi à Delhi ouvre ses portes une dernière fois pour accueillir en grande pompe Lord Mountbatten et sa famille. Petit-fils de la reine d’Angleterre et nommé dernier vice-roi des Indes, «Dickie» Mountbatten devra préparer le pays à l’indépendance, mais la tâche s’avérera bien plus ardue que prévu. Après d’âpres négociations avec Nehru, Gandhi et Jinnah, perturbées par de violents conflits religieux, il n’aura d’autre choix que d’entériner la partition des Indes et la création d’un nouvel état, le Pakistan. Dans le même temps, Jeet et Aalia, deux jeunes Indiens au service du Palais et que la religion oppose, subiront ces évènements et auront à choisir entre leur amour et leur attachement à leurs communautés. La décision de Lord Mountbatten va provoquer l’un des plus grands déplacements de population de l’Histoire et ses conséquences se font encore ressentir aujourd’hui. Selon AlloCiné, la Partition de l’Inde de 1947 a toujours intéressé Gurinder Chadha. Bien qu’elle ait grandi à Londres et qu’elle soit née à Nairobi treize ans après la division de l’Inde en deux nations, la réalisatrice a été élevée dans «l’ombre de la partition».
Ses ancêtres vivaient dans les contreforts de l’Himalaya, dans le Pakistan actuel et ses grands-parents ont été témoins du chaos au cours duquel la violence tribale entre la minorité musulmane – qui aspirait à sa propre patrie – et la majorité hindoue et sikh a engendré le plus vaste exode de réfugiés de l’histoire. On estime qu’environ 14 millions de personnes ont été déplacées au cours de ladite partition et qu’un million d’entre elles ont trouvé la mort. Gurinder Chadha voit «Le dernier vice-roi des Indes» comme ayant une forte résonnance à l’heure actuelle, le tournage du film dans le camp de réfugiés ayant coïncidé avec la publication, le 2 septembre 2015, de la photo d’un petit garçon syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage turque. Le cinéaste confie : «Tous les jours aux infos, on voyait des réfugiés syriens et d’autres nationalités dans des camps, victimes des grandes puissances qui se font la guerre par procuration en Syrie», témoigne la réalisatrice. «Et quand on a retrouvé ce petit garçon syrien échoué sur une plage, c’était totalement bouleversant. Je me suis dit : «Je dépense tout cet argent pour reconstituer la détresse pour un millier de figurants jouant le rôle de réfugiés et pour reconstituer un phénomène auquel j’assiste dans la vraie vie partout dans le monde. C’était franchement déprimant.»