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Maroc-France : L’Afrique et l’industrie en locomotives

Le commerce bilatéral du Maroc avec la France est l’un des plus importants, côté marocain. La France est le deuxième partenaire commercial du Maroc après l’Espagne. En 2016, le total des échanges commerciaux ont dépassé les 100 MMDH, le Maroc exportant 47,2 MMDH et important plus de 54 MMDH.

Le commerce bilatéral a même frôlé l’équilibre en 2015 confirmant qu’il s’agit de plus en plus d’un partenariat win-win. Il est à noter qu’une grande partie des importations est composée de demi-produits et de biens d’équipement servant à alimenter les exportations du Maroc.

Toutefois, la part de marché de la France au Maroc a structurellement baissé depuis 2000 pour atteindre 12,7% en 2015. Sur les dix dernières années (2006-2015), les exportations françaises ont progressé en moyenne de 1,7% par an, moins vite que les importations du royaume qui ont, pour leur part, accéléré de 6,4%. L’émergence du secteur automobile marocain, et plus généralement la montée en gamme de ses ventes, se reflètent dans les échanges avec la France.

Cela se traduit par la bonne tenue des expéditions automobile et la transition de plus en plus prononcée vers un taux d’intégration locale important. En effet, si les ambitions en termes d’intégration sont atteintes, le Maroc aura de moins en moins besoin d’intrants en provenance de l’Europe et plus particulièrement de la France pour exporter ses voitures. D’ailleurs, les derniers contrats d’investissement signés avec Renault et Peugeot prévoient à terme des taux d’intégration locale de 65% (Renault en 2023), voire même de 80%.

D’autres industries commencent d’ailleurs à suivre les traces du modèle automobile, à l’instar notamment de l’aéronautique et du ferroviaire. Ce modèle dit de «colocalisation» a d’ailleurs créé beaucoup de remous dans l’Hexagone. Certains partis n’hésitant pas à le présenter comme une menace pour les emplois et la croissance en France. Aujourd’hui, la France dispose d’une présence économique importante au royaume, avec de grands groupes, tels qu’Alstom, Safran, Renault ou Peugeot ainsi que 1.000 PME-PMI qui interviennent dans tous les secteurs d’activité porteurs. Le Maroc ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et entend aller plus loin dans cette configuration en introduisant une dimension tripartite (France-Maroc-Afrique) dans le cadre de cette équation commerciale.

Dans cette nouvelle configuration, le royaume jouerait le rôle de pivot dans le partenariat vers l’Afrique. Le retour du Maroc à l’Union africaine et l’ouverture de plus en plus prononcée vers les pays de l’Afrique de l’Est sont des atouts majeurs. Le royaume met en avant l’importance de la coopération Sud-Sud, soulignant l’implication très forte, aussi bien du secteur public que privé dans la réalisation de plusieurs projets qui ont une portée régionale, voire continentale. La réintégration du Maroc à l’Union africaine constituera une nouvelle étape dans cette dynamique, d’autant plus qu’aux côtés des pays de l’Afrique de l’Ouest, le royaume est aujourd’hui de plus en plus tourné vers ceux de l’Est du continent.



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