Hassan Rouissi : “La data est la clé centrale dans tous les dispositifs que nous menons”

Hassan Rouissi
Président de l’UACC
En 100 jours, le nouveau bureau de l’UACC a rallié 53 agences, et rejoint deux réseaux internationaux avec pour objectif affiché de consolider l’écosysteme de la publicité au Maroc.
UACC affirme vouloir accompagner la Vision 2030 du Royaume. Quelle contribution réelle le secteur de la communication peut-il apporter aux chantiers structurants en cours ?
L’UACC s’inscrit dans cette dynamique et souhaite se mobiliser auprès des parties prenantes pour soutenir la promotion de la marque Maroc à l’horizon 2030. En tant que professionnels de la communication, nous attachons une grande importance à la construction des marques.
Notre mission est d’aider les annonceurs à bâtir des marques solides, un enjeu majeur pour l’avenir. Un ensemble d’ateliers a été organisé, ainsi qu’un appel à manifestation d’intérêt en interne auprès des membres de l’UACC, afin d’élaborer un plan d’action visant à rendre l’offre publicitaire marocaine accessible aux donneurs d’ordre locaux et internationaux, tout en accompagnant les institutions dans la promotion de la marque Maroc.
L’ambition de fédérer l’ensemble des opérateurs est très louable, mais au vu de la concentration du secteur autour de l’axe Casablanca, comment entendez-vous intégrer les agences régionales souvent tenues à l’écart des circuits d’influence ?
L’UACC a pour mission d’être fédérateur de toutes les agences, quelle que soit leur localisation. Il est vrai que la concentration est forte sur l’axe Casablanca-Rabat, où la maturité et les expertises diffèrent parfois de celles des autres régions.
Nous devons donc faire l’effort d’intégrer les agences régionales, en tenant compte d’une dimension nationale qui se renforce, perceptible dans le sud, à Marrakech comme au nord. Il existe un réel besoin de développement des compétences et du métier de la publicité dans tout le Royaume. Nous sommes engagés dans cette démarche et visons des résultats rapides en recrutant un maximum d’agences et d’opérateurs en région. Cette extension nationale est une priorité, à l’image du tissu économique plus large.
Votre adhésion à l’EACA et à VoxComm confère à l’UACC une visibilité nouvelle à l’international. Quels mécanismes concrets sont prévus pour permettre aux agences locales de s’aligner sur des standards internationaux en matière de transparence contractuelle ou encore de propriété intellectuelle ?
L’adhésion à l’EACA et à VoxComm confère à l’UACC la reconnaissance comme seule association marocaine représentant les agences de communication, médias et professionnels de la publicité. Cela implique une responsabilité importante.
Cette représentation facilite également les relations avec les institutions locales, notamment celles qui œuvrent à promouvoir la marque Maroc à l’international. Nous avons beaucoup à apprendre de ces associations, notamment sur les questions de transparence, déontologie et régulation. Il s’agit cependant d’adapter ces bonnes pratiques au contexte marocain et aux différentes parties prenantes locales. Nous étudions ces standards en interne et les partageons avec le groupement des annonceurs du Maroc, les impériales, le ministère, le CIOMED, le CIRAD, et d’autres acteurs engagés dans la structuration du secteur.
Pourquoi la production de la data est-elle considérée comme un axe stratégique ?
La data est essentielle pour notre marché, tant pour les agences que pour les annonceurs et les médias. La valorisation de la data est la clé pour améliorer la proposition de valeur du marché publicitaire. Un média, qu’il soit radio, télé ou autre, ne peut se valoriser sans données fiables.
Une agence qui s’appuie sur la data est mieux à même d’apporter la valeur ajoutée nécessaire à l’annonceur, qui doit disposer d’informations solides pour prendre ses décisions et suivre les recommandations.
La data est donc centrale dans tous les dispositifs que nous mettons en œuvre. Elle sert à la fois d’outil interne de suivi et d’évaluation pour l’industrie locale, mais aussi à soutenir les intérêts des différentes parties prenantes impliquées dans ces chantiers.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO