«L’image d’un parti politique reflète essentiellement le niveau de ses militants»
La DEMYC est la plus ancienne organisation politique des jeunes Européens de centre droit. Avec ses 45 organisations nationales représentant 33 pays, c’est le milieu rêvé pour se faire représenter et suivre ainsi l’évolution politique du vieux contient et l’avenir de ses relations avec le reste du monde. Aujourd’hui, la jeunesse istiqlalienne y est représentée à travers Abdelmajid El Fassi. Une vraie aubaine pour faire connaître le Maroc et y défendre ses causes politiques et économiques.
Les Inspirations ÉCO : Pour planter le décor, pouvez-vous nous raconter la manière dont vous avez été élu membre par la DEMYC, considérée comme un club assez fermé puisque de toute l’Afrique, seul le Maroc est désormais représenté en son sein ?
Abdelmajid El Fassi : L’adhésion du Maroc à cette organisation est l’aboutissement d’un processus qui a duré plus d’une année. En effet, toute action diplomatique réussie nous impose de participer activement aux différents évènements organisés, en essayant en permanence de faire preuve du degré le plus élevé d’effort et d’engagement dans le but de montrer la cohérence de la présence marocaine. Lors de la réunion du Conseil annuel de DEMYC organisé à Lviv (Ukraine), j’ai pu, au nom de la jeunesse de l’Istiqlal, prendre la parole et mettre en avant tous les arguments qui montrent la crédibilité de la candidature marocaine et prônent une relation d’égal à égal où le Maroc, tout en bénéficiant du rapprochement avec l’Europe, peut également, de par son positionnement géostratégique et son histoire séculaire, faire part de son expertise dans un certain nombre de domaines. Le Maroc a ainsi été élu à l’unanimité membre de la DEMYC, devenant le premier pays maghrébin et africain à adhérer à la plus ancienne organisation de la jeunesse européenne.
Parlez-nous un peu de cette organisation européenne, sa mission ainsi que son importance politique dans une Europe qui vit actuellement un basculement vers le populisme…
DEMYC (Democrat Youth Community of Europe) qui a été fondée en 1964 est la plus ancienne formation politique de jeunesse de centre droit européenne. Elle rassemble ainsi 45 organisations nationales représentant 33 pays d’Europe et son voisinage. Elle a acquis, depuis 1973, le statut consultatif auprès du Conseil de l’Europe et est membre plein de l’«European Youth Forum», plateforme rassemblant 100 organisations de la jeunesse à travers l’Europe. Chaque année, la DEMYC organise des conférences et séminaires dans différents pays d’Europe qui débattent de sujets très variés tels que les nouvelles démocraties d’Europe Centrale et de l’Est et leur intégration à l’échelle européenne, le dialogue nord/sud, les politiques européennes en matière d’environnement, l’avenir de la protection sociale, l’impact des nouvelles technologies, l’élargissement de l’Europe et les frontières transnationales. Cette sensibilisation de la jeunesse aux défis actuels lui permettent de construire une opinion objective basée sur des chiffres et des statistiques et donc d’appréhender de manière sereine l’avenir de l’Europe. C’est dans cette perspective que la candidature du Maroc a pu convaincre car son expertise dans les domaines de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme en fait un partenaire privilégié.
Dans un monde politiquement difficile où les jeunes ont du mal à percer face aux figures historiques, quelle approche prônez-vous pour une meilleure visibilité des jeunes sur la scène politique ?
Tout d’abord, il est de la responsabilité des partis politiques d’élire à leur tête des leaders épris d’honnêteté, d’intégrité et de probité, capables de fédérer autour d’un projet clair et qui font de la démocratie interne une priorité absolue. Je voudrais également m’adresser aux jeunes en leur disant que l’image d’un parti politique reflète essentiellement le niveau de ses militants. En d’autres termes, le raisonnement qui consiste à fuir les partis politiques sous prétexte qu’ils ne sont pas au niveau est une démarche à mon sens erronée car ils ne peuvent être au niveau qu’avec l’intégration de compétences, de cadres, de jeunes et de toute personne de bonne volonté qui croit au changement. C’est cette concordance entre un leadership visionnaire et une base militante productive qui apportera de manière pérenne de la visibilité sur la scène politique non seulement aux jeunes mais à toutes les franges de la société.
Votre adhésion à la DEMYC est une aubaine pour faire connaître le Maroc ainsi que sa cause première (son intégrité territoriale). Comment comptez-vous jouer ce rôle à la fois politique et diplomatique ?
En effet, notre cause nationale est le dénominateur commun de toutes les initiatives diplomatiques qu’entreprend le Maroc. Néanmoins, elle s’inscrit dans une démarche globale et pragmatique, qui vise essentiellement à créer et développer avec nos partenaires sur la base d’une confiance réciproque des relations bilatérales et multilatérales dans les domaines politiques, économiques, commerciaux et culturels. Ainsi, en plus du plaidoyer qui vise à mettre en avant la cohérence et le bien-fondé de la position marocaine, il sera important, dans le cadre de la DEMYC, de travailler avec les différents pays membres sur des problématiques d’actualité et de tenter de trouver des solutions communes dans les innombrables domaines qui régissent notre relation à l’Europe. Enfin, il est fondamental de mettre en place une politique inclusive vis-à-vis de l’Afrique et de lui permettre à travers notre présence au sein de la DEMYC de défendre ses intérêts, qui par voie
de conséquence, sont aussi les nôtres.