Session extraordinaire de l’Istiqlal : Chabat veut resserer les rangs
L’ordre du jour de la session extraordinaire du Conseil national du parti de la balance prévue le 15 avril, a été fixé par le secrétaire général et englobe un point unique provisoire à son ordre du jour. Le groupe parlementaire du parti se réunira avant le petit parlement, ce qui risque de peser lourdement sur l’agenda de la session.
C’est Hamid Chabat qui a appelé à la réunion d’urgence du Conseil national de l’Istiqlal, attendue en fin de semaine au siège du parti à Rabat. Elle devra élucider plusieurs points concernant le positionnement du parti après la formation du nouveau gouvernement, ainsi que les préparatifs du congrès extraordinaire qui portera sur le leadership et d’autres questions relatives à la place réelle des instances décisionnelles du parti qui n’arrivent pas depuis des mois à tracer avec précision leurs attributions. C’est le SG du parti qui a appelé à cette réunion extraordinaire du Conseil national, comme l’indique un communiqué signé par Hamid Chabat . «J’ai reçu une correspondance émanant de quelques membres du secrétariat général qui demandent la tenue d’une session extraordinaire du Conseil national pour harmoniser la composition du comité préparatoire du 17e congrès avec les dispositions de l’article 91 des statuts du parti et qui prévoit que le comité national préparatoire soit formé par les membres du comité exécutif et de 150 membres qui seront élus parmi les membres du Conseil national, durant la dernière session avant le congrès», indique le N°1 actuel de la 3e formation parlementaire.
«Cette formation doit prendre en compte la répartition géographique, de même que le comité préparatoire exerce ses missions en fonction des dispositions du règlement intérieur, et c’est dans ce cadre que j’appelle à la tenue d’une session extraordinaire du Conseil national avec, à son ordre du jour, un seul point, et cela, conformément aux dispositions de l’article 81 de statuts le samedi 15 avril», explique Chabat dans son argumentaire relatif à la fixation de l’ordre du jour de cette session qui s’annonce cruciale pour l’avenir du parti.
Quel mandat pour le comité exécutif ?
À 4 jours de la tenue de la session extraordinaire qui se tiendra le lendemain de l’ouverture de la session du printemps le vendredi, ce sont les membres du comité exécutif qui semblent être en mesure de tempérer le climat de la session extraordinaire du Conseil national. Plusieurs appels à l’union ont été lancés via les organes médiatiques du parti, qui sont centrés autour de la sauvegarde de l’unité durant le laps de temps qui sépare les Istiqlaliens de la tenue du Congrès national, prévu en mai prochain. La feuille de route, qui a été tracée pour le premier trimestre de 2017 se focalisait essentiellement sur l’entrée au gouvernement, qui a été rendue impossible et n’a pas abordé le volet lié aux questions internes du parti.
Le spectre du schisme au sein de l’Istiqlal a été pourtant confirmé depuis le 4 avril durant une réunion qualifiée «d’illégitime avec des communiqués signés au nom du parti qui ne reflètent pas l’avis du comité exécutif, notamment l’article 63 des statuts qui indique que le comité exécutif est responsable devant le Conseil national pour l’exécution de ses décisions», indique un membre du parti qui ajoute que «l’autorité de décider au sein du parti est stipulée par l’article 79 du même statut qui prévoit que le Conseil national est la plus haute instance décisionnelle, après le congrès».
Cette querelle à propos de l’interprétation à donner aux dispositions sensibles des statuts du parti semble estompée après l’appel à la réunion du Conseil national en session extraordinaire, et qui devra permettre aux membres de voter les résolutions qui seront arrêtées par les commissions du parti qui devront se réunir la veille de la session, de même que la réunion de 43 députés du parti au sein de la Chambre des représentants devra aussi permettre aux membres influents de fixer les priorités durant cette étape marquée par l’hésitation à propos de l’attitude à prendre vis-à-vis du gouvernement.
Les attentes des députés et des conseillers du parti
La position prise par Hamdi Ould Errachid et la majorité des parlementaires du parti au sein des deux chambres à propos du changement à la tête de l’Istiqlal, ne fait plus l’ombre d’un doute et intervient après l’épisode judiciaire vécu durant le mois de février dernier. Les grands élus du parti au Parlement ont soutenu le mouvement visant le remplacement de Hamid Chabat lors du congrès national, ce qui risque de faire de la réunion du Conseil national un moment de discorde entre les pro et les anti Chabat. À rappeler que la réunion du 26 mars dernier qui a coupé le courant entre les deux camps, a pu réunir 38 députés des 46 et 21 conseillers des 25 siégeant au sein des deux chambres, ce qui montre l’ampleur du désaccord autour de la présidence de l’Istiqlal et qui ne figure pas dans l’ordre du jour provisoire qui a été fixé pour la session extraordinaire du Conseil national.