Formation professionnelle : La machine prend son rythme de croisière
Un an seulement après le lancement de la stratégie 2021, 74 mesures sur les 103 prévues ont été réalisées. Une étude technique pour la révision du guide de procédures relatif à l’octroi de la contribution de l’État aux frais de formation des stagiaires issus de familles pauvres.
Un an, jour pour jour, est passé depuis la signature du contrat-programme et les conventions-cadres y afférents portant sur la formation professionnelle à l’horizon 2021. Cette feuille de route avait marqué les esprits par l’importance de l’enveloppe budgétaire qui lui a été allouée, 65 MMDH, environ 7% du PIB. C’est énorme, mais vu le déficit accumulé dans le secteur malgré les efforts consentis depuis une quinzaine d’années, cet effort budgétaire est bien motivé. Un premier bilan vient d’être établi par le département de la formation professionnelle et les résultats sont plus que satisfaisants si l’on tient compte des chiffres présentés : 74 mesures sur les 103 prévues par la Stratégie nationale de la formation professionnelle 2021 ont été mises en œuvre.
Malgré le blocage gouvernemental qui a duré presque la moitié de ce premier bilan annuel, la machine a tourné à plein régime et certains objectifs ont même été dépassés. Encore une preuve s’il en faut que la continuité des services ministériels fonctionne. C’est aussi un clin d’œil aux experts qui, au lancement de la stratégie, avaient fait montre de beaucoup de doutes quant à la mise en œuvre d’un tel plan. Selon Saïd Taghi, chargé d’études au département, 92% des effectifs escomptés dans la formation professionnelle initiale ont été atteint, soit 418.864 stagiaires sur les 456.772 prévus. Quant à la formation qualifiante, elle a enregistré un taux de réalisation de 112%, avec 112.668 stagiaires inscrits, sur une cible de 100.956. Plus encore, l’on prévoit la formation de 46.600 jeunes en mode formation par apprentissage durant l’année 2016-2017. Il s’agit là d’un procédé moderne qui a permis dans les pays développés de combiner formation et insertion professionnelle afin de renforcer l’employabilité des jeunes.
Dans ce sens, plusieurs conventions de partenariat ont été signées entre les secteurs publics, les académies régionales d’Éducation et de formation, les entreprises et les associations de la société civile, outre les instituts de tourisme et d’hôtellerie. La formation par apprentissage permet efficacement de jeter les ponts entre la partie académique et le monde du travail à une époque où le chômage des jeunes au Maroc entre 15 et 25 ans atteint 41%. C’est donc à ce niveau là qu’il faut agir avec efficacité tout en connaissant la population cible. Ainsi, pour améliorer l’offre de formation, on a simplifié et normalisé les procédures d’agrément pour l’ouverture des établissements, la qualification des filières et l’accréditation desdits établissements.
Par ailleurs, une étude technique est en cours pour la révision du guide de procédures relatif à l’octroi de la contribution de l’État aux frais de formation des stagiaires issus de familles à revenu limité. S’y ajoute l’élaboration d’un guide de procédures au profit des anciens détenus. Et puisque la CGEM est un partenaire de première importance depuis le lancement de la stratégie, la mise en œuvre des conventions signées avec elle a été lancée. Au même titre d’ailleurs que les autres conventions inscrites dans le cadre de la Stratégie nationale de la formation professionnelle 2021.
Dans le même sillage, il a été procédé à la mise en œuvre régionale de la stratégie à travers la signature de plusieurs conventions de partenariat et de coopération pour le développement de la formation par apprentissage avec les conseils des régions, la CGEM et les Chambres d’artisanat. Sur le volet de la valorisation du parcours professionnel, on a opté pour une méthodologie de classification des diplômes nationaux dans deux secteurs modèles, à savoir l’automobile et le BTP. Ce sont justement deux secteurs baromètre de l’état de la santé économique du pays. Le secteur de l’automobile parce qu’étant le premier secteur exportateur au Maroc tandis que le deuxième rythme la croissance et le développement. En mettant l’accent sur le facteur humain, la stratégie de formation professionnelle ne manquera pas d’avoir un impact positif sur les indicateurs économiques et industriels. Le Maroc devenant une terre d’accueil pour les grands investisseurs dans l’industrie, l’offre en profils adéquats doit aussi être au rendez-vous.
Contractualisation avec le privé
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de formation professionnelle, un logiciel a été réalisé pour mieux exploiter les données tirées des études sectorielles, des guides des emplois et des métiers ainsi que des référentiels des métiers et des compétences. Il y va aussi de l’accompagnement des fédérations professionnelles en matière de définition des besoins, à l’image du projet de renforcement des capacités de trois fédérations professionnelles financées par l’Agence française de développement. Par ailleurs, une étude technique a été lancée pour l’élaboration d’une procédure de contractualisation avec les établissements de formation professionnelle privés accrédités. Enfin, un logiciel verra le jour ayant trait à la saisie des données personnelles des stagiaires et lauréats et leur regroupement sur les plans régional et national.