Berlinale 2017 : Reda Kateb, ce Django magnifique !
Je tant attendu «Django» a fait l’ouverture de la compétition ce jeudi matin à la Berlinale. Reda Kateb, révélé dans le Prophète, donne à voir un Django charismatique, fragile et profond, une interprétation aussi touchante que convaincante. Le film d’Étienne Comar retrace la vie, pendant l’occupation allemande, du guitariste tsigane prodige Django Reinhardt. Il s’agit de la période la moins connue de sa vie. «Il y a peu de choses écrites sur lui», confie le réalisateur Étienne Comar qui raconte deux années sombres du musicien de 1943 à 1945. «Je me suis intéressé à lui parce que j’ai des souvenirs de jeunesse à travers mon père, j’ai toujours été sensible à la musique, très admiratif de cette liberté qu’ont les musiciens de s’extraire de l’espace-temps», continue le cinéaste. Au sommet de son art à Paris, il se retrouve forcé par la propagande allemande d’accepter une série de concerts à Berlin pour les soldats allemands, et même le Fürher! Le musicien décide de quitter la France pour la Suisse et se rend à Thonon-Les-Bains avec sa famille pour s’évader.
L’évasion ne se passe pas comme prévu et son entourage se retrouve pris dans les méandres de la guerre et de la persécution. La musique sera là pour le sauver. Reda Kateb signe là l’un de ses meilleurs rôles. Avec beaucoup de justesse et une simplicité déconcertante, il rentre dans la peau d’un génie qui a su faire de son handicap (une main gauche brûlée grâce à laquelle il a appris à jouer plus vite) son atout, son plus. «C’est l’histoire d’un grand musicien, d’une famille de réfugiés qui quitte le lieu où elle vit pour vivre. La rencontre se fait par des invitations mutuelles», confie l’acteur qui a tissé des liens forts avec les Tsiganes pour mieux comprendre son rôle. «Il a tissé des liens avec cette communauté pour absorber son personnage. Cela m’a impressionnée!» avoue Cécile de France, qui lui donne la réplique. Une ouverture qui donne le ton à la 67e édition de la Berlinale.