Sports

Pourquoi le choix des Émirats pour préparer la CAN ne fait pas l’unanimité

À l’occasion de chaque grande compétition, le débat sur le pays choisi pour effectuer le stage de préparation revient au-devant de la scène. Les ÉCO a demandé l’avis de l’expert en préparation physique, Aziz Daouda, sur la pertinence du choix de la fédération.

La sélection du Mali, un des adversaires du Maroc lors de la prochaine CAN, va se déplacer au Maroc pour son stage de préparation à la compétition. Alain Giresse, sélectionneur du Mali, a déclaré à la presse que «ce choix est pertinent, vu la qualité des infrastructures sportives au Maroc et à son climat très proche du Gabon». Cette concentration de dix jours ne coûtera pas plus de 650.000 DH à la fédération malienne. Rappelons que pendant ce temps, les Lions de l’Atlas préparent cette CAN dans le luxe de Dubaï où la délégation de 35 personnes coûterait, à la FRMF, pas moins de 2,5 MDH.
L’équipe nationale, sous la direction d’Hervé Renard, est arrivée le lundi 26 décembre aux Émirats arabes unis pour un stage qui va durer jusqu’au 10 janvier, avant de rejoindre le Gabon où se déroule la CAN 2017 du 14 janvier au 5 février.

Les ÉCO- Que pensez-vous du choix des Émirats pour préparer la CAN ?

Aziz Daouda- D’un point de vue strictement physiologique, il faut prendre en considération deux critères pour que le corps du sportif soit à son niveau maximal le jour de la compétition : la géographie et la donne socioculturelle du lieu de la compétition.

Les équipes ou les athlètes doivent se préparer dans des conditions de température, d’altitude et d’humidité similaires à ceux du lieu de la compétition. Sans oublier la donne du fuseau horaire qui doit faire que le corps doit s’adapter à être au top à une heure donnée de la journée. Une adaptation qui demande entre 10 et 12 jours pour que le corps dépasse le stress généré par le changement du climat. Donc, pour répondre à la question, le choix des Émirats n’est pas judicieux.

-Pensez-vous que ça va pénaliser l’équipe nationale ?

-Je ne l’espère pas, mais ce que j’ai avancé est la norme pratiquée par les décideurs sportifs du monde. Nous avons des antécédents qui laissent croire que nous avons souvent fait des choix que nous avons payés par le passé. Lors du CHAN au Rwanda, l’équipe n’avait pas effectué de stage de préparation en altitude et dispute des matches avec des équipes locales.
Les responsables auraient dû organiser un stage au Kenya qui est à une heure de vol de Kigali. Résultat des courses, l’équipe coachée par M’hamed Fakhir n’a pas pu tenir physiquement malgré ses grandes qualités. Nous avons vécu le même scénario avec Rachid Taoussi, lors de la CAN 2013 qui a eu lieu en Afrique du Sud. Le stage de préparation n’était pas adapté et au final, le manque de condition physique a fortement contribué à l’élimination des Lions de l’Atlas au premier tour. Alors que le stage aurait pu avoir lieu en Guinée-Équatoriale qui dispose d’excellentes infrastructures sportives.

-Et qu’en est-il du facteur socioculturel ?

-Il s’agit pour les joueurs de connaître et s’imprégner de la culture locale, des supporters du pays d’accueil et des rituels de la population. C’est un élément non négligeable qui permet aux joueurs de s’acclimater rapidement et c’est également utile pour leur propre épanouissement. Pour rappel, la sélection allemande est partie très tôt au Brésil, en 2014, pour préparer la Coupe du monde avec le résultat qu’on connaît.



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