Le Maroc classé deuxième en Afrique, après l’Île Maurice
Il fait mieux que ses concurrents historiques, comme l’Afrique du Sud ou la Tunisie, en améliorant son classement de 3 places. Des efforts doivent être faits en matière d’efficacité et de transparence, au niveau des postes frontières et en matière d’usage des NTIC.
Accords de libre échange, accord bilatéraux, diplomatie économique royale et différentes autres incitations aux échanges ont fini par donner leurs fruits. La bonne nouvelle vient du dernier classement du Forum économique mondial (WEF), en matière de facilitation du commerce où le Maroc a gagné trois places. Il se positionne désormais au 2e rang en Afrique, après la République de Maurice. Soit dit en passant, les classements WEF ont une portée stratégique pour le rayonnement économique et commercial d’un pays donné. Ils jouent le rôle de tant d’arguments forts pour négocier d’éventuels accords commerciaux en position de force. Le Maroc l’a bien compris. Il n’a eu de cesse de jouer la carte de la simplification des procédures combinée à une politique volontariste d’ouverture économique.
Ainsi, le rapport 2016 de la prestigieuse organisation suisse, c’est du pain béni pour le royaume, qui multiplie les efforts grâce à la volonté royale de jeter les ponts avec les pays africains en matière de commerce et de partenariat stratégique. En effet, le WEF, qui analyse le degré d’intégration et d’ouverture des pays au commerce international, place le royaume en 49e position, sur 136 pays, alors qu’il était classé 52e en 2014. «Le Maroc a nettement amélioré son positionnement, confirmant la tendance positive de l’intégration croissante des économies de la plupart des pays de la Méditerranée occidentale», relèvent les auteurs de ce document, publié mercredi à Genève.
Diversification des partenariats
Selon The Global Enabling Trade Report, le Maroc devance des pays comme l’Afrique du Sud (55e), la Tunisie (91e), l’Égypte (116e), l’Algérie (121e) et le Nigéria (127e). Si l’on va un peu en profondeur dans la partie consacrée au Maroc dans le rapport, l’on constate que le Maroc occupe la 33e place, en matière de disponibilité et de qualité de l’infrastructure routière. Mais, il se contente de la 63e en matière d’usage des NTIC dans les échanges commerciaux et la 54e place en matière d’efficacité et de transparence des services de douane. Sans surprise, sur le plan mondial, le rapport plébiscite à nouveau Singapour qui occupe la première place devant les Pays-Bas. Mais il critique en revanche les mesures restrictives prises par certains États avancés dans l’UE et les États-Unis.
Ce qui revient à montrer l’existence d’une inflexion significative dans l’architecture du commerce internationale. Les pays du Sud, comme le Maroc, font des progrès parce qu’ils diversifient leurs partenariats et surtout ont une approche différente et plus équitable des partenariats commerciaux. Remarque récurrente : de nombreux gouvernements ne sont pas suffisamment efficaces dans le dispositif administratif aux frontières, estiment les experts du WEF. Ces derniers jugent cette situation «préoccupante». En effet, seules dix ratifications manquent pour l’entrée en vigueur de l’Accord sur la facilitation du commerce (TFA) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), rappellent-ils. Proche du but, mais en même temps si loin, car la réactivité aux remarques du WEF différent d’un pays à l’autre, sans perdre de vue les spécificités politiques et idéologiques de chaque gouvernement. Il en résulte qu’une partie de la population mondiale n’est toujours pas en mesure de participer au commerce international ou aux chaînes de valeur mondiales. Les marchés émergents sont, de leur côté, particulièrement touchés.