Erfoud : Comment booster la production des dattes
Les limites de l’investissement au niveau de cette filière notamment dans le cadre des projets de Partenariat public-privé PPP, auxquelles s’ajoute le déficit en capacités frigorifiques qui perturbe le calendrier et le potentiel de commercialisation des producteurs.
La septième édition du Salon international des dattes au Maroc, qui s’est tenue à Erfoud du 27 au 30 octobre, sous le thème : «Le palmier dattier : pilier des oasis pour l’adaptation aux changements climatiques», a été l’occasion de présenter les réalisations du secteur mais aussi les nombreuses contraintes auxquelles il fait face. En effet, et en dépit des bonnes performances de la filière, le développement du palmier dattier fait face à un déficit de production de vitroplants et un mix variétal non adapté aux besoins des investisseurs, ce qui limite l’investissement au niveau de cette filière notamment dans le cadre des projets de Partenariat public-privé PPP. Ajoutons à cela le déficit en capacités frigorifiques qui limite le calendrier et le potentiel de commercialisation des producteurs qui sont aujourd’hui devant un défi d’accélération du rythme d’extension des superficies du palmier dattier et d’amélioration de sa productivité, conformément aux orientations stratégiques du Plan Maroc Vert, particulièrement, les objectifs du contrat-programme à l’horizon 2020. Pour valoriser au mieux la datte marocaine et faire face aux différentes contraintes, un programme ambitieux de normalisation a été initié pour faciliter son accès à divers marchés et un programme de 39 unités de stockage frigorifique, de conditionnement et d’emballage des dattes d’une capacité de 8.880 tonnes est en cours de réalisation, dont plus de 50% des unités déjà fonctionnelles, au niveau des régions productrices pour un objectif de 30.000 t à l’horizon 2020.
Un salon professionnel organisé en 8 pôles
Afin de faciliter sa visite le salon a été organisé en huit pôles. Ainsi, le pôle International illustre l’ouverture du secteur phoenicicole marocain sur les circuits mondiaux de la distribution et de la production. Il est dédié aux 15 pays étrangers participants, qui y ont présenté leur savoir-faire ainsi que les dernières innovations agro-industrielles. Il y a aussi le pôle Agrofourniture qui a regroupé les activités en amont de la production phoenicicole, c’est-à-dire les produits et services indispensables à une production optimisée de dattes. Le troisième pôle qui a été baptisé Rahba T’mar était un espace marché qui a accueilli plus de 84 commerçants et producteurs organisés en Coopératives et Groupements d’intérêt économique. Les visiteurs ont exploré aussi les spécificités des produits du terroir et ce, dans un autre pôle qui a regroupé 22 coopératives qui proposent aux visiteurs les différents produits de terroir des zones oasiennes et les dérivés des dattes fabriqués dans la plus pure tradition locale. Les autres pôles ont été dédiés au machinisme agricole, institutionnels et sponsors et le denier a été consacré aux Régions Drâa-Tafilalet, l’Oriental, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun.
Un contrat-programme réussi
Sur un autre registre, la production nationale a atteint, cette année, un record de 128.000 tonnes enregistrant une variation positive de 16% par rapport à 2015, et ce, sur une superficie de palmeraies de 50.000 ha, ce qui représente 4,8% du patrimoine phoenicicole mondial. Il est implanté principalement le long des vallées du Ziz et du Drâa. Ces résultats sont le fruit de longues années de travail élaboré dans le cadre du Plan Maroc Vert et notamment en 2010, à travers la mise en place d’un contrat-programme de mise à niveau signé entre le gouvernement et les organisations interprofessionnelles (FIMADATTES et FENAPROD) et qui mobilise près de 7,7 milliards de DH, entre 2010 et 2020. Sur un autre registre, les organisateurs du salon ont précisé que la filière contribue à hauteur de 40 à 60% dans la formation du revenu agricole pour plus de 2 millions d’habitants et contribue à la création de 1,6 million de journées de travail par an pour une population rurale de régions parmi les plus fragiles de notre pays et qui représentent près de 40% du territoire national.
Une richesse régionale
La palmeraie marocaine couvre une superficie d’environ 48.000 ha correspondant à environ 4.800.000 palmiers, soit une densité moyenne de 100 pieds à l’hectare, ce qui place le Maroc à la 8e place au niveau mondial. Au niveau national, la répartition régionale du patrimoine phoenicicole révèle sa concentration au niveau de trois principales régions, à savoir Ouarzazate 41%, Tafilalet 28% et Tata 20%. L’aire géographique du palmier dattier au Maroc s’étale sur 13 provinces situées au Sud-Est du Maroc en particulier celles de Figuig, Errachidia, Tinghir, Ouarzazate, Zagora, Tata et Guelmim qui représentent près de 98% du patrimoine phœnicicole.