Observations des législatives : Le diagnostic des observateurs européens
Ils étaient une quinzaine d’observateurs à sillonner les villes et les campagnes dans 50 bureaux de vote. Cette délégation a salué le professionnalisme du ministre de l’Interieur tout au long du processus électoral.
La délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), conduite par Ian Liddell-Grainger (Royaume-Uni), a tenu samedi dernier à Rabat une conférence de presse pour présenter ses observations sur le déroulement du scrutin du 7 octobre. D’entrée de jeu, les observateurs étrangers étaient unanimes à affirmer que les législatives de vendredi ont été organisées de manière transparente par le ministère de l’Intérieur. Et d’ajouter qu’aucune fraude n’a été enregistré tout au long du processus. Ils étaient une quinzaine à passer au peigne fin la manière dont le scrutin a été organisé un peu partout au Maroc. Pas moins de 50 bureaux de vote ont fait l’objet de visites inopinées des observateurs dans plusieurs villes du pays, sans oublier le monde rural. Après quoi, ils ont salué le professionnalisme dont les organisateurs du vote ont fait preuve. Liddell-Grainger a souligné à ce propos qu’à aucun moment il n’y a eu des interférence du ministère de l’Intérieur et que ce dernier a au contraire été soucieux de la bonne tenue des élections. Toutefois, le chef de cette délégation du Conseil de l’Europe a émis quelques remarques. Pour lui, certains aspects du processus électoral pourraient être améliorés. Il a mis en avant la création à l’avenir d’une commission électorale indépendante susceptible d’éviter toute accusation d’interférence politique.
Autre point important mis en exergue par les observateurs, comme d’ailleurs la plupart des spécialistes des élections au Maroc, le système d’enregistrement électoral et le manque de sensibilisation publique ont participé à la faible mobilisation des électeurs surtout les jeunes. Les partis ont aussi leur part de responsabilité, explique la délégation des observateurs, dans la mesure où ils n’ont communiqué que tardivement sur leurs programmes. Enfin, les observateurs n’ont pas caché leur étonnement de voir autant de bulletins non valides.
Comparativement avec les élections communales de 2015, Liddell-Grainger a remarqué beaucoup d’amélioration dans l’organisation des élections. Il n’a pas manqué de saluer la stabilité et l’ouverture du Maroc dans une région instable. Rappelons que les 5 et 6 octobre, la délégation a eu des échanges avec des membres du Parlement, Hassan Aghmari, Gouverneur, Directeur des élections au ministère de l’Intérieur, Driss El Yazami, Président du CNDH, la HACA, ainsi qu’avec des représentants des médias, de la société civile et des ambassadeurs et membres de missions diplomatiques et experts internationaux. À noter aussi que le Parlement marocain jouit depuis 2011 du statut de Partenaire pour la démocratie auprès de l’APCE.