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Maroc-Afrique : L’offre exportable toujours à la traîne

Bien qu’ayant amélioré son commerce avec les pays africains, le Maroc peine toujours à s’imposer face à de grands blocs comme l’Afrique du Sud ou le Nigéria. La compétitivité commerciale du Maroc stagne, à cause notamment de l’inadaptation de l’offre nationale aux spécificités du marché africain.

 
O nzième exportateur vers l’Afrique et 13e importateur en provenance du continent, le Maroc n’est pas au top de sa forme avec ses voisins africains. Une étude menée dans le cadre de l’OCP Policy Center opère un diagnostic de la structure des échanges avec les pays africains et analyse les possibilités de spécialisation offertes par le partenariat avec les pays du Sud. Les échanges entre le royaume et le continent africain ont connu une nette augmentation durant la période 2004-2014.

Le montant global des échanges avec cette région a plus que quadruplé, passant de 1 milliard de dollars à 4,4 milliards de dollars. Le taux de couverture des importations par les exportations marocaines s’est fortement amélioré pour s’établir à 87% en 2014 contre 45% en 2000, notamment grâce à la réduction du déficit de la balance commerciale du Maroc avec le continent africain. «Cependant, un fort potentiel reste encore à développer vu que l’Afrique ne représente que 6,5% de l’ensemble des échanges commerciaux du Maroc», note l’étude.

Ainsi, malgré l’ouverture progressive de l’économie marocaine, son offre exportable demeure fort concentrée sur quelques produits, à l’instar des engrais, des voitures de tourisme et des préparations et conserves, et prédominé par des produits à basse technologie et à forte intensité en ressources naturelle et en main-d’œuvre. En calculant les parts de marché relatives à l’exportation entre 2000 et 2014, qui sont souvent utilisées comme indicateur de la compétitivité commerciale d’un pays, les résultats montrent que le Maroc a connu une quasi-stagnation de cet indicateur autour de la valeur de 1,90% en moyenne, alors que certains pays concurrents africains ont amélioré leurs performances à l’export, à l’instar de la Côte d’Ivoire et du Nigeria qui ont enregistré des valeurs de 5,90% et 13,29%.

Par ailleurs, l’analyse des différents indices d’avantage comparatif menée dans cette étude montre que leurs valeurs demeurent relativement faibles, même pour les produits bénéficiant d’avantages comparatifs, notamment les biens intensifs en main-d’œuvre. Aussi, la faiblesse du niveau du commerce du Maroc avec l’Afrique peut s’expliquer par la faible utilisation des régimes de commerce préférentiels établis avec les pays africains ainsi que par la faible adaptation de la configuration de l’offre nationale aux spécificités du marché africain.

Pourtant, durant la dernière décennie, le Maroc a commencé à diversifier davantage ses exportations, en se reposant sur de nouveaux relais de croissance dans les industries à haute valeur ajoutée, plus particulièrement la construction automobile et l’aéronautique. Les conclusions de l’étude vont même jusqu’à démontrer qu’en Afrique, le Maroc a un avantage comparatif relativement faible dans l’exportation de biens à haut contenu technologique en comparaison avec ses concurrents africains, ce qui ouvre de nouvelles perspectives de progrès au développement des exportations marocaines. En ce qui concerne la structure de l’offre d’exploitation, l’analyse économétrique menée sur deux périodes différentes – 1995-1999 et 2010-2014- montre que le Maroc s’est davantage dirigé vers la diversification que vers la spécialisation. Selon les conclusions de l’étude, le Maroc aurait élargi, durant ces dernières années, la gamme de produits pour lesquels il a un avantage comparatif, ce qui impliquerait une plus grande diversification de sa structure d’exportation qui traduirait une baisse dans les tendances de spécialisation.


 

L’Afrique de l’Ouest, première destination
L’analyse des flux des exportations du Maroc vers l’Afrique durant la période 2004-2014 fait ressortir une concentration sur la région de l’Afrique de l’Ouest qui reste la première destination des exportations marocaines. Cette région a notamment accueilli environ 50,08% de ces exportations en 2014, soit l’équivalent de 1,04 milliard de dollars. La part de l’Afrique du Nord – deuxième destination des exportations marocaines – a considérablement reculé, creusant davantage son écart avec la première. Par ailleurs, la part des exportations marocaines vers l’Afrique centrale, bien que largement inférieure à celles des deux régions précédemment citées, n’a de cesse de s’accroître. Les exportations vers l’Afrique de l’Est et l’Afrique australes demeurent cependant très faibles.



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