Fès : L’université en guerre contre la triche
Usurpation d’identité , utilisation des téléphones portables ou antisèches élaborées… les tricheurs ne cessent d’innover. Cette année, le Conseil de l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès veut renforcer ses mesures de lutte contre la triche aux examens. «Il s’agit de préserver la crédibilité de ses diplômes et d’améliorer la qualité des formations dans l’ensemble des facultés», précise Brahim Akdim, vice-président chargé des affaires académiques et pédagogiques.
Cette démarche découle d’une vision stratégique prise par la présidence de l’université, et qui a commencé à porter ses fruits au cours de l’année universitaire 2015/2016, notamment par l’amélioration du niveau de préparation d’avant l’examen par les étudiants. Les conseils disciplinaires des facultés ont également pris des décisions strictes contre ceux qui veulent violer les lois en vigueur. Ainsi dans plusieurs cas, la sanction été l’expulsion des étudiants. Et pour réduire ce fléau, les facultés affichent les noms des étudiants fraudeurs. D’après les données fournies par la présidence de l’USMBA de Fès, «les cas de triche recensés durant la session d’automne (ordinaire et rattrapage), ont atteint 265, dont 111 commis par des filles».
Certains professeurs qui s’insurgent contre ce fléau expliquent qu’il est peut-être temps de faire évoluer certaines modalités des examens et consignes d’exercices, notamment dans les matières telles que la gestion, le droit, le marketing… où les études de cas sont nombreuses, mais aussi dans certaines épreuves de synthèse où l’autorisation des documents de cours peuvent être pertinente. «Après tout, dans le monde de l’entreprise, on ne demande pas aux salariés de s’enfermer dans une pièce, privés de toute ressource, pour résoudre une problématique. Donc, pourquoi le demander aux étudiants ?», précise un enseignant chercheur à l’Université de Fès. Il sera judicieux de préciser que les universités classées mondialement privilégient, dans l’évaluation des étudiants, la mobilisation des connaissances, la réflexion, plutôt que l’application des formules et textes appris par cœur.