espagne : La potion magique d’un géant sportif

Pourquoi un pays européen moyen (sur la base du rapport PIB/nombre d’habitants) comme l’Espagne règne-t-il en maître sur le sport européen, alors que des géants tels que l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France ou l’Italie n’y arrivent pas ? Football, basketball, Formule 1, tennis, MotoGP, handball… rien n’a échappé à l’Espagne, ces quinze dernières années. Une réalité qui a poussé Anglais et Allemands à étudier à  la loupe les raisons du succès phénoménal de l’Espagne, comme en témoigne le recrutement par le Bayern de Pep Guardiola il y a trois ans.

Médias et business
Quand l’Espagne a été désignée organisatrice des JO 1992, elle a commencé par la création de l’Association des sports olympiques pour le soutien des sportifs de haut niveau. Ces derniers ont eu droit à 40.000 euros chacun, en plus d’un accompagnement complet. Un programme capitalistique porté par l’État, le secteur privé et les 17 régions autonomes qui ont créé des Instituts régionaux d’éducation physique dotés de grands moyens. Résultat immédiat, l’Espagne, qui n’avait gagné que 27 médailles en 90 ans de Jeux olympiques, a récolté 88 médailles en 24 ans, depuis Barcelona 1992. En même temps, les clubs de football lançaient des centres de formation hautement qualifiés qui allaient faire naître la crème des footballeurs européens, dès le début du troisième millénaire. A émergé, concomitamment à cette renaissance sportive, une presse solide, influente et décisive dans le concept du star system. À partir de là, les fonds allaient déferler sur les différents sports, et les résultats allaient suivre: droits TV, naming du championnat professionnel de football, sponsoring des multinationales des différents sportifs, investissements directs en provenance des quatre coins du monde…etc.

Au toit de l’Europe
La consécration n’allait pas tarder et, comme susmentionné, les disciplines olympiques réalisent, depuis une vingtaine d’années, les meilleurs résultats de l’histoire du pays, quand le football ibérique règne en maître sur la planète du ballon rond. Il n’y a qu’à voir les meilleurs clubs au monde en termes de prestation, de résultats et de fonds drainés. La parfaite illustration, c’est l’équipe nationale, la Roja, qui raflait tout depuis 2008. Une Coupe du Monde et deux Coupes d’Europe des Nations consécutives. Aujourd’hui, les droits TV les plus chers, les contrats de joueurs les plus coûteux, le merchandising qui rapporte le plus et les capitalisations boursières les plus élevées concernent la Liga, championnat professionnel du football d’Espagne. Sans oublier les performances sans précédent en basketball, en sports mécaniques, en athlétisme, en tennis, en cyclisme et même en golf.