Maroc

Catastrophes naturelles : Les limites de la gestion

Les investissements dans la lutte contre les inondations sont en deçà des budgets prévisionnels, selon la Cour des comptes./DR

Gestion réactive, non prise en compte de la prévention et de la lutte dans le cadre juridique, absence d’un cadre global de coordination. La gestion des catastrophes naturelles souffre de plusieurs limites soulignées par le rapport de la Cour des comptes.
 
 
Les dispositions prises pour la prévention des catastrophes et le niveau de préparation de notre pays pour y faire face ont été passées au peigne fin par la Cour des comptes. L’institution dirigée par Driss Jettou a en effet élaboré un rapport sur la gestion des catastrophes naturelles. Cette étude s’est focalisée sur «l’analyse du cadre juridique et institutionnel et sur l’évaluation du cycle de gestion des risques, notamment les inondations, les feux de forêts, les tremblements de terre et l’invasion acridienne».

Concernant le cadre stratégique, juridique et institutionnel, la Cour des comptes a relevé que «la gestion des risques reste sectorielle et se focalise surtout sur la gestion des crises une fois qu’elles surviennent au lieu d’adopter une stratégie de prévention et de résilience». Autrement dit, le Maroc a adopté une «approche plutôt réactive que proactive». 

Prise en compte insuffisante…

Le rapport de la Cour des comptes explique cette situation par notamment la prise en compte insuffisante des risques naturels dans les politiques publiques, le retard dans la mise en place de la stratégie intégrée de gestion des risques et l’exploitation limitée du système d’information géographique.

De même, ledit rapport déplore que les textes juridiques relatifs à la gestion des risques ne s’intègrent pas dans un cadre qui prenne en compte la prévention et la lutte contre les catastrophes. «Ce domaine est plutôt régi par des circulaires ministérielles», soutient la Cour des comptes. Résultat : «une absence d’un cadre global de coordination, la multiplicité des plans sectoriels et des acteurs, le retard dans l’adoption d’un système assurantiel des catastrophes naturelles et l’insuffisance des programmes de sensibilisation des citoyens aux risques».

Des investissements en deçà des budgets prévus…

La Cour des comptes s’est également intéressée à la gestion des fonds dédiés aux catastrophes naturelles. Sur ce volet, le rapport souligne que «l’évaluation des actions entreprises dans le cadre du Plan national de lutte contre les inondations a révélé que les points noirs n’ont été que partiellement traités et que les moyens financiers alloués sont restés en deçà des budgets prévus, qui étaient de l’ordre de 25 MMDH». Concernant ce montant, l’investissement engagé jusqu’ici n’est que de l’ordre de 7,1 MMDH, soit 28% du budget prévisionnel, précise la Cour des comptes.

Une plateforme nationale de gestion des risques

À la conclusion de ce rapport, qui a concerné aussi la gestion des séismes et de l’invasion acridienne, la Cour a émis un ensemble de recommandations qui mettent l’accent principalement sur «la nécessité d’envisager la création d’une plateforme nationale de gestion des risques». Cette dernière aura pour mission principale l’élaboration d’une stratégie intégrée et multidimensionnelle pour la gestion des risques.

La Cour des comptes a aussi recommandé de concevoir une stratégie de financement qui prenne en compte l’ensemble des étapes de gestion des risques. Elle a ainsi appelé à définir des critères clairs et des objectifs de sélection des projets à financer par le fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles et ceci en concertation avec l’ensemble des départements concernés.

La synthèse dudit rapport est consultable sur : www.courdescomptes.ma


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