Maroc

Aéronautique : Hexcel accompagne ses clients

Le leader mondial des matériaux composites pour l’industrie aéronautique se positionne au Maroc en tant que pourvoyeur continent de nids d’abeilles usinés. La proximité géographique de ses principaux clients, présents sur le territoire national, lui offre un avantage logistique considérable.

Compléter les écosystèmes industriels et booster la contribution du secteur secondaire aux efforts de croissance du produit intérieur brut (PIB). Telle est la mission assumée par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Et l’implantation d’une unité de production d’Hexcel, leader mondial des matériaux composites, répond aux impératifs de cette mission. Thierry Merlot, vice-président et directeur général de la société, a déclaré, dans son allocution à l’issue de la cérémonie de lancement des travaux et la pose de la première pierre, que «cette nouvelle unité de production permettra de remporter de nouveaux contrats et va ainsi contribuer à renforcer les partenariats d’Hexcel avec ses clients en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Nord».

L’unité, d’une superficie de 11.000 m², a nécessité un investissement de 20 M$ et sera opérationnelle à la mi-2017. Le nombre d’emplois générés devrait atteindre les 200 postes à l’horizon 2020. Ce nouveau site produira des structures en nids d’abeilles usinés, destinés à la fabrication de pièces pour les structures et nacelles d’avions, ainsi que pour les pales d’hélicoptères.

Pour Moulay Hafid Elalamy, cette implantation prouve, une nouvelle fois, que l’attractivité du royaume pour les investissements directs étrangers (IDE), au niveau sectoriel, n’était plus à établir, et complète un écosystème déjà riche d’une centaine de professionnels, constructeurs et sous-traitants, tous appelés à faire du secteur aéronautique l’un des principaux piliers sur lesquels repose la stratégie d’industrialisation du Maroc, à travers le Plan Émergence et le Plan d’accélération industrielle (PAI). Sans langue de bois ni fausse complaisance, le ministre de l’Industrie, dans son commentaire, est allé droit au but : «Une entreprise qui investit cherche à gagner de l’argent. Au Maroc, nous n’avons aucun problème avec cela. C’est lorsqu’une société me dit qu’elle le fait par sympathie que je me méfie.

Le rôle de l’État est de faire en sorte que les investisseurs mènent leurs opérations dans les meilleures conditions qui soient, et leur permettre d’être compétitifs», a-t-il affirmé. Et ce n’est pas Hamid Benbrahim El-Andaloussi, président du GIMAS (Groupement des industriels marocains aéronautique et spatial) qui sera mécontent puisque «Moulay Hafid Elalamy fait tout le travail à notre place. Je lui céderai volontiers ma place de président s’il n’avait pas d’autres missions beaucoup plus importantes à mener», a-t-il adressé à l’attention du ministre de l’Industrie. Nombre de clients d’Hexcel sont déjà installés au Maroc, tel le groupe Safran, Bombardier, Airbus avec sa filiale Stelia, Boeing au travers d’une joint-venture avec Labinal Matis, Daher…. Le sous-traitant aura du pain sur la planche.


 

Thierry Merlot
vice-président et directeur général d’Hexcel

Les Inspirations ÉCO : Pourquoi avoir choisi le Maroc pour vous implanter en Afrique ?
Thierry Merlot : Au-delà du fait que nos principaux donneurs d’ordre se sont tous réunis sur la même plateforme industrielle, et que nous suivons géographiquement nos clients pour des raisons évidentes d’optimisation logistique, le secteur aéronautique marocain offre des possibilités infinies en termes de réseautage sectoriel et de constitution en écosystèmes efficaces portés sur la complémentarité des spécialisations. À cela, s’ajoutent la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et compétitive, l’existence de zones franches et une volonté gouvernementale œuvrant à développer un secteur secondaire riche en possibilités. D’ailleurs, lors de mes entretiens avec votre ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, je me suis rendu compte, au long des entrevues et négociations préalables à cette installation, que le Maroc pensait l’investissement direct étranger d’une manière foncièrement différente de ce que d’autres pays à économies similaires préconisaient. Ici, les investisseurs n’ont quasiment aucun besoin de «plaider leur cause». La machine est si bien huilée et les autorités de tutelle si compétentes que l’implantation s’apparente à l’évolution naturelle qu’aurait un professionnel à l’écoute du marché. Et le Maroc est la plateforme aéronautique de demain.

L’unité de production adopte des dimensions et un volume prévisionnel de productivité respectables. Cela dit, le projet n’en est qu’à son niveau embryonnaire.
Tout à fait. L’usine s’étale, certes, sur 11.000 m² et entend satisfaire les demandes de tous nos clients. Il n’en demeure pas moins que des projets d’extension et d’augmentation significative de la capacité de production sont déjà prévus. La décision sera prise, vous en conviendrez, après appréciation des résultats commerciaux. Nous tablons sur un chiffre d’affaires de 50 M$ à l’horizon 2020. Bien évidemment, ces projections restent vulnérables aux fluctuations que connaîtra le marché d’ici là. Ce que je peux vous dire, c’est que nous avons confiance en nos prévisions, et je n’ai aucun doute quant au succès de cette opération. Pour le reste, nous croîtrons proportionnellement à notre succès commercial.

Vous êtes le 100e membre du GIMAS. Qu’est-ce que cela vous inspire-t-il ?
De la fierté. Nous sommes fiers d’appartenir à une si grande famille de professionnels à qui incombe la charge de développer et de maintenir la rentabilité de tout un secteur. Le GIMAS (Groupement des industriels marocains aéronautique et spatial) nous a chaudement accueillis et mis en contact avec l’ensemble de ses membres, dont un de nos clients les plus fidèles, le groupe français Safran, que nous continuons désormais à accompagner ici au Maroc. Je n’ai aucun doute que, dans un futur proche, un nombre plus important d’industriels et de sous-traitants du secteur aéronautique viendront s’ajouter au panel du groupement. 



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