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Lancement officiel du deuxième Compact

Coup d’envoi au deuxième programme de coopération conclu entre le gouvernement marocain et le Millenium Challenge Corporation (MCC). Les deux parties ont signé, jeudi 14 avril 2016, une déclaration commune marquant l’entrée en vigueur du Compact II. Les détails des deux projets structurants de ce programme portant sur l’employabilité et le foncier. 

Le deuxième programme de coopération (Compact II) conclu entre le gouvernement du Royaume du Maroc et MCC vient d’être officiellement lancé, couronnant, ainsi, un processus de préparation qui a duré plus de deux années. Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane et la Présidente Directrice Générale du Millenium Challenge Corporation, Dana Hyde, ont signé, jeudi dernier, au siège du ministère des Affaires étrangères, une déclaration commune portant sur la mise en œuvre de ce deuxième programme doté d’une enveloppe budgétaire de 450 millions de dollars auquel s’ajoute une contribution du gouvernement marocain de l’ordre de 67,5 millions de dollars au minimum.

Le compact II financera sur une période de cinq ans, deux projets dont l’exécution sera confiée à un établissement public marocain qui sera créé à cet effet. Ces projets ont été conçus sur la base d’une étude conduite par le gouvernement et MCC en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD). Les conclusions de cette enquête, rappelons-le, ont permis d’identifier les contraintes majeures sur lesquelles il convient d’agir, dans le cadre du Compact, en vue de favoriser une croissance réductrice de la pauvreté.

Le gouvernement et le MCC ont décidé, dans le deuxième programme, de se concentrer sur deux secteurs complexes et stratégiques ayant un impact sur d’autres secteurs : l’employabilité ainsi que le foncier. Améliorer l’employabilité des jeunes Baptisé «Education et formation pour l’employabilité», le premier projet est doté d’une enveloppe budgétaire de 220 millions de dollars. Il vise l’amélioration de l’employabilité des jeunes marocains en améliorant la qualité et la pertinence des apprentissages et garantissant l’accès équitable à l’éducation secondaire et à la formation professionnelle en vue de mieux répondre aux besoins du secteur privé.

Il est axé sur deux activités : «l’éducation secondaire » et le « développement de la formation professionnelle et de l’emploi ». Sur le volet de l’éducation secondaire (112,6 millions de dollars), l’idée est de développer un modèle intégré d’amélioration des établissements et le déployer dans près de 100 lycées et collèges, répartis sur trois régions représentatives du Nord, du Centre et du Sud du Royaume (Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Fès-Meknès et Marrakech-Safi). L’objectif, selon la note de présentation des services du chef du gouvernement, est d’augmenter les performances des établissements scolaires qui bénéficieront, dans le cadre d’une approche contractuelle, d’un appui intégré portant sur le renforcement de l’autonomie de gestion administrative et financière des établissements, la promotion d’une pédagogie centrée sur l’élève et l’amélioration de l’environnement physique des apprentissages par des réhabilitations adéquates de l’infrastructure et par la fourniture d’équipements nécessaires à l’innovation pédagogique.

Le renforcement des capacités des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF) et des directions provinciales concernées est également prévu pour assurer un meilleur pilotage et coordination de la mise en œuvre de l’activité «Education secondaire». L’objectif est aussi de renforcer l’évaluation des acquis et du système d’information Massar et de développer une nouvelle approche d’entretien et de maintenance des infrastructures et des équipements scolaires. Au niveau du développement de la formation professionnelle (FP) et de l’emploi (107,4 millions de dollars), on vise à développer et améliorer la qualité de la formation professionnelle et renforcer les liens entre l’offre et la demande en emplois. Il s’agit de promouvoir une formation adaptée aux besoins de l’employeur.

Ce dessein sera concrétisé à travers la mise en place d’une offre de formation professionnelle tirée par la demande à travers notamment la création d’un fonds dédié au financement de projets de création de nouveaux centres de formation professionnelle, d’extension de centres de formation gérés en partenariat public privé (PPP) ou de reconversion de centres de formation professionnelle publics déjà existants en passant d’un mode de gestion traditionnel à un mode de gestion où le secteur privé aura un rôle important.

Il est aussi prévu l’appui à l’opérationnalisation de la réforme de la formation professionnelle en apportant aux acteurs publics et privés concernés l’assistance technique requise pour appuyer l’opérationnalisation de cette réforme. En outre, l’objectif est de promouvoir l’emploi inclusif par des financements innovants permettant l’insertion des jeunes chômeurs et des femmes défavorisées dans le marché du travail et offrant l’appui à la mise en place d’un système intégré d’observation du marché du travail. Accroître la productivité du foncier Concernant le projet «Productivité du foncier», l’idée est de pouvoir accroître la productivité du foncier et de l’investissement privé grâce à la mise en œuvre de trois activités. La première ayant trait au foncier industriel (127 millions de dollars) vise à pallier la contrainte d’accès à ce foncier en introduisant une nouvelle approche en matière de développement et de revitalisation des parcs industriels. Il sera procédé à la création et la revitalisation de quatre zones industrielles selon un modèle de partenariat public-privé. Les sites devant abriter ces zones sont identifiés sur la base de plusieurs critères, dont la demande, l’impact économique, la viabilité financière, la surface mobilisable et l’absence de risques majeurs.

En plus des zones pilotes financées par MCC, il sera procédé à la mise en place d’un fonds de promotion d’une nouvelle génération de zones industrielles à travers un appel à projets. Ce fonds, qui sera mis en place conjointement avec le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, permettra de soutenir d’autres initiatives privées ou publiques favorisant le nouveau modèle de gouvernance des zones industrielles. Un Centre d’expertise chargé de diffuser les bonnes pratiques pour le développement du foncier industriel sera mis en place pour appuyer le gouvernement dans la mise en œuvre de cette nouvelle approche qui sera basée notamment sur le développement des études de marché et d’une stratégie à long terme, en matière de planification des zones industrielles.

Il s’agit aussi de la supervision de la réalisation des projets pilotes en vue de tester et d’améliorer la nouvelle approche en matière de développement et de revitalisation des zones industrielles. Outre le foncier industriel, il est nécessaire de s’atteler à l’activité « Foncier rural » à laquelle est dédiée une enveloppe de 33 millions de dollars pour faire face au déficit de productivité de ce foncier. Déficit causé, en partie, par une valorisation insuffisante de la superficie agricole utile. Pour pallier les contraintes, une nouvelle procédure pour la melkisation des terres collectives situées dans les périmètres d’irrigation sera appliquée à titre pilote sur près de 46.000 ha dans le Gharb au profit des ayants droits, à travers une nouvelle procédure.

Ce modèle pourrait, par la suite, être étendu à l’ensemble des terres collectives situées dans les périmètres d’irrigation. Des mesures d’accompagnement sont envisagées : facilitation de l’accès aux crédits pour la réalisation des investissements et pour la valorisation des terres melkisées, renforcement des capacités des agriculteurs, conception et expérimentation d’outils facilitant la sortie de l’indivision. Pour sa part, l’activité « Gouvernance du foncier » (10,5 millions de dollars) s’articule autour de l’appui du gouvernement dans l’élaboration d’une stratégie foncière globale et d’une feuille de route en vue de mieux articuler l’action des différents gestionnaires et renforcer la coordination entre les différents intervenants dans ce domaine. L’objectif escompté est d’assurer la dynamisation du marché foncier en s’appuyant sur la facilitation de l’accès des investisseurs au foncier, la modernisation de l’arsenal juridique régissant le secteur foncier et la simplification des procédures de mobilisation du foncier. 

Dana Hyde, Présidente Directrice Générale du Millenium Challenge Corporation

«Le deuxième programme de coopération Compact II du Millenium Challenge Corporation est basé sur notre première collaboration avec le gouvernement marocain. Au Maroc, nous investissons dans la première ressource du pays qui est le capital humain. Il faut dire que le Maroc a déployé de grands efforts pour bénéficier de ce deuxième compact». 

Abdelilah Benkirane, Chef du gouvernement

«L’importance de la participation américaine dans le cadre du Compact II ne réside pas seulement dans l’enveloppe budgétaire allouée à ce programme mais plutôt dans la nature des projets structurants programmés ainsi que l’approche et les nouveaux mécanismes adoptés dans la préparation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de ces projets». 

Dwight L.Bush, Ambassadeur des Etats-Unis à Rabat

«Le gouvernement marocain est un partenaire clé du MCC. Comme l’a souligné le chef du gouvernement M.Abdelilah Benkirane, ce n’est pas l’argent qui compte mais c’est plutôt l’aspect de la gouvernance qui donne la valeur ajoutée à ce programme qui arrive à un moment opportun du développement économique du Maroc». 



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