Une année difficile pour Stroc
La situation difficile que traverse Stroc, dévoilée par les résultats semestriels (en septembre 2015) n’a pas pu se redresser en 3 mois. L’exercice 2015 se solde par un déficit de 87,2 MDH contre un bénéfice de 18,8 MDH une année plus tôt. À l’origine de ces difficultés, les tensions qu’a subies et continue de subir la trésorerie de l’industriel. Selon le management de la société, il s’agit essentiellement des modalités de paiement des gros projets sur lesquels travaillent Stroc.
Ceux-ci prévoient, en effet, des retenues de garantie de montants importants sans possibilité de cautionnement durant le projet. Plus les projets avancent, plus le montant des retenues augmente. Celui-ci représente environ 30% du chiffre d’affaires. Si bon nombre des projets en question seront livrés en 2016, le management continue ses efforts pour débloquer ces retenus bien avant ces deadlines pour pouvoir travailler dans des conditions optimales. Mieux encore, les futurs projets seront négociés de sorte à permettre leur cautionnement pour ne plus épuiser la trésorerie.
Toutefois, les retenues de garantie ne sont pas le seul élément qui exerce une pression sur la trésorerie. Des travaux supplémentaires réalisés sur plusieurs chantiers, dont les charges ont été engagées, mais qui n’ont pu être encore facturés et encaissés, du fait de négociations en cours, représentent environ 20% du chiffre d’affaires. De même, des travaux réalisés non facturés pendant la majeure partie de l’année, du fait de changement des modalités de paiement sur des projets importants et qui s’élevaient à environ 10% du chiffre d’affaires.
À la recherche d’un partenaire
Parmi les mesures entreprises pour alléger cette pression, le management a procédé au regroupement de ces équipes dans un même bureau, réduisant ainsi le coût du loyer. Il a également réduit les effectifs de la société les portant de 2.100 salariés en début de 2015 ( y compris permanents et non permanents sur le chantier) à 1.700 salariés en juin 2015 et à 1.200 salariés actuellement. La réduction des effectifs a coûté 5 MDH en 2015 alloués au plan de départ.
D’autres réductions pourront également voir le jour en fonction de l’état d’avancement des projets et de la disponibilité de trésorerie. L’autre mesure, adoptée par le management, est l’arbitrage entre la location et l’achat d’outils et matériaux de travail. Constatant qu’avec les arrêts sur les chantiers que certains outils loués deviennent plus chers, compte tenu du prolongement de la durée de leur location, le management privilégie d’en disposer en propre. Enfin, l’ultime mesure est la recherche d’un nouveau partenaire qui pourra rejoindre le tour de table. «Nous avons diligenté cinq banques d’affaires pour rechercher un ou de nouveaux partenaires», explique Nabil Ziatt, PDG de Stroc.
Dans le même sillage, la société, n’ayant plus fait un effort commercial, entend acquérir de nouvelles affaires avec comme objectif un carnet de commandes de 800 MDH. Ziatt explique dans ce sens qu’ils ont «compris que la course après le chiffre d’affaires n’est pas la plus importante, mais de gagner de l’argent et faire des bénéfices».
Sur la question soulevée par les Commissaires aux comptes de la société, quant à la continuité de l’activité de cette dernière, Ronan Le Guellec, directeur financier de Stroc a expliqué qu’il s’agit d’une mesure légale. «Quand le résultat net représente 25% du capital social, les Commissaires aux comptes sont tenus de le signaler dans leur rapport. La question ne se pose même pas pour nous».