Les Cahiers des ÉCO

Le maroc donne l’exemple

La semaine du développement africain, ouverte le 31 mars dernier à Addis Abeba prend fin ce mardi. Une trentaine d’événements ont été organisés pour réfléchir sur les grands axes de l’agenda 2063, censé concrétiser le développement du continent. Cette manifestation d’envergure a attiré quelques 3.000 participants issus de diverses sphères. La Commission économiques des Nations-Unies en a profité pour publier une série de rapports consacrés à de nombreux secteurs clés sur le continent. De même, plusieurs panels ont été consacrés à des sujets de l’heure.

Le Maroc et le Sénégal
boudent les travaux
L’ouverture, jeudi 31 mars, des activités de la Semaine du développement africain a été très houleuse. La présence de la délégation du Polisario aux travaux de la 9e réunion du Comité des experts sur les affaires financières et économiques a fait sortir la délégation marocaine de ses gonds. Celle-ci a fustigé l’invitation de cette «entité non reconnue par l’ONU et la majorité des pays africains». Après avoir demandé en vain la suspension de la séance pour faire la lumière sur la présence de la délégation du Polisario, les représentants du Maroc ont finalement décidé de quitter la réunion, soutenus par la délégation sénégalaise. À Addis-Abeba, la question du Sahara a divisé les pays africains en deux camps : l’Afrique francophone largement acquise à la cause du Maroc, contre l’Afrique anglophone qui soutient la pseudo RASD.

Industrie pharmaceutique
Le modèle marocain distingué
L’industrie pharmaceutique est l’un des secteurs les plus dynamiques sur le continent. Elle est, pourtant, portée par une poignée de pays, dont le Maroc. Lors d’un panel portant sur ce secteur, les experts ont indiqué que «le Maroc est l’un des meilleurs exemples dans l’industrie pharmaceutique en Afrique. C’est ­­­un pays qui compte 40 unités industrielles dans ce secteur et qui couvre plus de 70% de ses besoins en médicaments». L’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Égypte ainsi que le Kenya et le Ghana figurent également parmi les rares pays qui se distinguent dans le domaine. En Afrique, l’industrie pharmaceutique poursuit sa croissance. Entre 2007 et 2013, son poids est passé de 4,7 milliards de dollars à 8 milliards de dollars. En 2020, il devrait s’établir à hauteur de 40 à 65 milliards de dollars.

Côte d’Ivoire
Meilleure croissance africaine
La Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies a lancé, dimanche dernier, des profils complets et analytiques des 20 pays africains afin de soutenir les dirigeants du continent dans leurs processus de planification et de formulation des politiques. 14 pays sur 20 évalués ont enregistré des taux de croissance au-delà de la moyenne africaine de 3,9%. La Côte d’Ivoire a présenté la plus forte croissance économique en 2014 avec une croissance du PIB réel de 8,5%. Le Rwanda et la Tanzanie arrivent en deuxième position avec une croissance de 7%. Le lancement de ces profils pays a été l’un des moments forts de la Semaine du développement de l’Afrique. L’événement a attiré plus de 100 experts et économistes africains.

Transfert d’argent
Encourager la concurrence
Les envois de fonds des migrants africains ont atteint 66 milliards de dollars en 2015. Toutefois, envoyer de l’argent vers l’Afrique coûte plus cher par rapport à la moyenne mondiale. Pour l’Union africaine, la venue de nouveaux opérateurs permettra de réduire ces coûts de transfert. «La diversité des acteurs dans ce secteur permettra de réduire les coûts d’envoi. Nous appelons à ce que les réglementations des différents pays facilitent l’activité pour les nouveaux acteurs». Cette déclaration est d’Amadou Cissé, directeur exécutif par intérim de l’Institut africain des transferts de fonds. Par ailleurs, la cherté des transferts d’argent ne concerne pas uniquement les flux en provenance de l’extérieur du continent. En effet, entre les pays africains, elle est encore plus élevée, avec une moyenne de 13,4%.

Accords d’investissements
La renégociation à l’ordre du jour
Les pays africains ont signé près du tiers des traités bilatéraux d’investissements dans le monde, soit plus de 1.000 accords. Les gouvernements ont conclu ces traités dans l’objectif «d’encourager» les investissements directs étrangers (IDE). Toutefois, au niveau de la CEA, on estime que la plupart des accords ont été signés dans l’empressement et sans études préalables. Conséquence, les accords d’investissements sont plus profitables aux pays investisseurs étrangers qu’aux pays africains, ce qui pousse certaines voix à appeler à leur renégociation. Par ailleurs, on estime que les flux nets d’IDE vers l’Afrique sont 5 fois plus importants que lors de la dernière décennie, passant de 9,6 milliards de dollars en 2000 à 54 milliards en 2014. 



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