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Foncier : Le constat alarmant du CMC

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de publier une analyse sur la problématique du foncier au Maroc. Dans sa dernière lettre mensuelle de conjoncture, le Centre plaide pour une nouvelle politique foncière afin de mieux renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs.

Ce n’est pas un nouveau constat, mais il a le mérite d’actualiser l’importance de se pencher sur la question du foncier au Maroc. Dans sa dernière lettre mensuelle de conjoncture, le CMC est revenu sur la problématique du foncier en Maroc, lequel a été, «depuis longtemps, considéré par les investisseurs comme un frein au développement». Le constat est des plus alarmants, en dépit des nombreuses tentatives pour desserrer les contraintes qui lui sont liées et qui n’ont pas permis d’atteindre, encore aujourd’hui, l’efficacité souhaitée. «Les résultats de plusieurs, études faites dans ce domaine, attestent que l’absence d’une vision stratégique, multisectorielle et d’une politique de réserves foncières efficace et les contraintes réglementaires, sont à l’origine de cette situation», a estimé le Centre qui plaide pour des réformes. Ces dernières devraient permettre au marché foncier «d’offrir un produit foncier à coût maîtrisé et assurer l’intégration économique et sociale des populations rurales et urbaines». Les réformes doivent également s’accompagner de politiques foncières conciliant croissance économique et équité, et assurant la construction d’un cadre sécurisant pour les activités économiques, et la protection de l’environnement.

Offre insuffisante et inadéquate
S’agissant du secteur du foncier industriel, le CMC note qu’il représente un facteur important de l’attractivité de l’économie. C’est ce qui explique que plusieurs pays ont fait du foncier un instrument efficace pour attirer plus d’IDE, comme c’est le cas de la Chine. «Depuis l’indépendance, le Maroc a réalisé des efforts importants pour assurer une offre en foncier industriel qui réponde aux besoins de développement de ce secteur», relève le document avant de tempérer que, toutefois, les chiffres montrent que cette offre est restée en deçà des besoins des industriels. Selon le constat, dressé par l’analyse, au Maroc, l’accès au foncier constitue une entrave majeure à l’investissement privé et à la croissance comme l’ont relevé plusieurs études, parmi lesquels les dernières de la Banque mondiale et de la BAD.

Selon les chiffres compilés par le CMC, le Maroc vient en tête en termes de niveau d’insatisfaction par rapport aux pays référents avec plus de 40% des entreprises marocaines qui considèrent l’accès au foncier comme un obstacle majeur ou très sévère contre 9% en Roumanie et 7% en Turquie. «La diminution de la réserve des terrains de l’État dans les zones urbaines est considérée comme un facteur qui réduit l’offre de terrains industriels destinés à l’investissement et les dysfonctionnements touchent aussi bien le foncier industriel qu’agricole», lit-on dans le document. Le CMC, qui a alerté sur les risques de spéculation dans le placement foncier, s’est aussi intéressé à la fiscalité foncière, laquelle exerce une forte pression sur le secteur pour un rendement limité. «Du fait de la diversité des statuts des terres et de la multiplicité des intervenants, le système foncier au Maroc subit de fortes contraintes structurelles qui limitent son apport en tant que plateforme de base dans la dynamique de développement», relève le Centre.



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