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Nucléaire : L’AIEA exhorte le Maroc à accélérer la cadence

L’Agence internationale de l’énergie atomique a rendu public, hier, un rapport encourageant sur la capacité du pays à s’investir dans le thermonucléaire. Une tranche nucléaire équivaut à 1.400 MW, soit plus de 9 fois Noor I qui est de 160 MW.

C’est finalement chose faite. Depuis quelques années qu’on l’attendait, le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la capacité et la disposition du Maroc à lancer un projet de centrale nucléaire a été rendu public, hier à Rabat. Grosso modo, l’avis basé sur la mission menée par une dizaine d’experts de l’AIEA en octobre dernier, est positif. D’entrée de jeu, Dohee Hahn, directeur de la division Énergie nucléaire de l’AIEA, a exprimé la satisfaction de l’agence des avancées législatives et institutionnelles du Maroc dans le domine nucléaire. Il a exhorté les responsables marocains et le ministère de l’Énergie à organiser bientôt une réunion pour discuter de la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport.

Vigilance
Abdelkader Amara, ministre de l’Énergie, convenant de l’importance de cette réunion, a expliqué, avec la retenue qu’un tel sujet implique, que la place du thermonucléaire, dans le mix énergétique marocain, est une option envisagée quand les conditions seraient réunies. En d’autres termes, il ne faut pas aller trop vite en besogne pour l’implémentation d’une technologie qui nécessite beaucoup d’investissements et surtout une vigilance et une sécurité infaillibles.

Pour donner une idée sur la complexité que cela sous-tend, il faut savoir que la mission de l’AIEA, s’est penchée sur 19 domaines portant sur des aspects aussi variés que la sécurité, la capacité du réseau électrique, la gestion des déchets radioactifs, sans oublier les facteurs humains, environnementaux, etc. Conclusion : le Maroc dispose d’une expérience et une compétence lui permettant de lancer son programme thermonucléaire. Le royaume a pris les devants en enseignant, depuis les années 1960-70, la physique nucléaire dans ses universités. La plateforme technologique ne manque pas à l’appel avec, notamment, le Centre d’étude nucléaire de Maâmoura qui désormais sera appelé à un rôle de premier plan. Le cadre législatif marocain est aussi conforme aux standards internationaux.

Pour rappel, dès 2009, lors de la présentation de la Stratégie nationale de l’énergie, la lettre royale a mis l’accent sur le nucléaire comme une option alternative, à moyen et long termes, une fois les conditions de compétitivité et de sûreté réunies. Aujourd’hui, l’on se rapproche d’un rêve qui est en passe de devenir réalité. Car il y va de la sécurité énergétique du pays. Tenez-vous bien, une seule tranche nucléaire correspond à 1.400 MW, soit plus de 9 fois Noor I (160 MW). Mais ceci dit, il est de coutume de ne pas opposer le nucléaire au solaire, deux sources d’énergie censées se compléter. Mais, comme les experts le savent bien, pour qu’un projet nucléaire soit mis en œuvre, il faut entre 12 et 15 ans d’études, de préparation, d’essais… Les plus optimistes n’entrevoient pas le premier kilowattheure de source nucléaire avant 2030.

Car, selon les recommandations de l’AIEA, il faut déjà commencer par affiner les calculs économiques de l’insertion d’une tranche nucléaire. La première étape est de mettre en place un master plan par le Comité de réflexion sur l’électricité nucléaire (CRED) qui est le vis-à-vis direct de l’AIEA.


 

L’exemple coréen

Dans les années 60, la Corée du Sud avait lancé un ambitieux programme nucléaire qui s’est appuyé sur plusieurs expériences dont la française. Aujourd’hui, les Coréens produisent leur propre technologie nucléaire et l’exportent. Ils sont même devenus plus compétitifs que les pays développés ancrés dans la culture nucléaire. Ce sont les Coréens qui avaient décroché, il y a quelques années, un contrat de construction de quatre réacteurs nucléaires de 1.400 MW chacun, avec une enveloppe de 20 MM$. Le premier entrera en marche en 2017. L’Égypte vient aussi de lancer, récemment, deux tranches nucléaires avec la Russie. La Jordanie est également sur la même voie. Et le Maroc ira aussi, quand les conditions seront réunies, dans ce même sillage.



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