Les Cahiers des ÉCO

Écosystèmes du cuir : Le satisfecit des opérateurs

Quelques jours après la signature des 3 nouveaux écosystèmes du secteur cuir, les entreprises de ce dernier affichent déjà leur satisfaction. Ce nouveau cadre devra en effet permettre aux opérateurs de sortir d’une mauvaise passe, ayant connu un baisse de régime dans leurs activités. In fine, il s’agira d’assurer une meilleure intégration de la chaîne de valeur du cuir et de favoriser l’émergence d’acteurs générant une forte valeur ajoutée économique et sociale.

Le secteur du cuir se greffe à la dynamique industrielle. La signature de trois écosystèmes industriels, intervenue il y a quelques jours, fixe de nouveaux objectifs ambitieux pour le secteur qui devraient être relevés par l’ensemble des opérateurs qui le composent. Au total, ce sont plus de 35.000 nouveaux emplois stables et la réalisation de 5,5 MMDH de chiffres d’affaires à l’export qui devront être assurés à l’horizon 2020. «Le contrat-programme intervient après la période difficile qu’a traversée le secteur, et nous sommes confiants sur le fait que ce nouveau cadre pourra faire bénéficier le secteur d’un véritable positionnement à l’international», explique un opérateur, membre de la FEDIC. Pour relever ce défi, le secteur devra en effet dépasser les blocages qui minent son développement tant sur le marché national qu’international. «Le nouveau contrat-programme nous permettra, à terme, de nous positionner et d’organiser notre secteur qui reste miné par l’informel», poursuit cet opérateur.

La réorganisation, un passage obligé
Informel, réorganisation du secteur, marges déficitaires sont autant d’éléments qui sont aujourd’hui soulevés par les entreprises du secteur, des petites et moyennes entreprises pour la plupart. «Il faudra en priorité organiser le secteur des bovins, et le gouvernent devra par ailleurs assurer aux opérateurs la disposition d’un cheptel», note un autre chef d’entreprise opérant dans le secteur de la tannerie. Même son de cloche du côté d’une autre PME. Son responsable note cependant d’autres dysfonctionnements, notamment le problème des prix des matières premières, qui augmentent considérablement face à des prix de vente final qui continuent de stagner. «Nos marges bénéficiaires sont parfois négatives; ajoutons à cela le fait que nous payons la TVA sur les produits chimiques que nous utilisons dans la transformation des peaux». Et d’ajoute r: «L’année 2015 a vraiment été catastrophique pour nous, en ce sens que nous avons été largement déficitaires, et nous avons été au bord de la faillite». Ces dysfonctionnements relevés semblent pour beaucoup avoir été pris en compte pour assurer un rééquilibrage et une organisation du secteur à travers le nouveau contrat-programme signé. Sur le volet réorganisation, un point principal est largement abordé, faisant même partie des principaux axes traités à travers les trois nouveaux écosystèmes: celui de l’informel.

L’informel en ligne de mire
Les contrats de performance pour accompagner le déploiement des écosystèmes lancés devraient permettre d’apporter des réponses concrètes aux multiples défis et carences auxquelles sont confrontés ses acteurs, notamment en assurant une meilleure intégration de la chaîne de valeur du cuir, et favoriser l’émergence d’acteurs générant une forte valeur ajoutée économique et sociale. Pour ce faire, il faudra assurer, de l’avis des professionnels, une meilleure intégration des entreprises opérant dans l’informel ou de manière artisanale. Il s’agit plus particulièrement de l’écosystème «Maroquinerie et vêtements en cuir» qui participera à l’émergence d’un tissu industriel «dense, moderne et compétitif dans la filière fortement dominée actuellement par des entreprises à caractère artisanal et des TPE souffrant de handicaps structurels». Pour ce qui est de la «Tannerie», l’écosystème lancé permettra à terme de pallier les insuffisances actuelles de la filière, l’inadéquation des infrastructures de production, les pertes occasionnées lors des étapes de transformation ou le manque de compétences métier pour ne citer qu’eux.

Satisfecit des opérateurs
Sur de nombreux points, les 4 contrats-programmes signés semblent, de l’avis des opérateurs interrogés, satisfaire aux besoins qu’ils ont exprimés à la tutelle. L’accompagnement prévu pour les acteurs des écosystèmes s’adapterait en effet «parfaitement» aux besoins des entreprises du secteur, en ce sens qu’il permet également d’assurer un appui à l’investissement, visant l’investissement matériel et immatériel via des aides directes pouvant atteindre jusqu’à 30% du montant global d’investissement matériel et immatériel, l’accès au foncier à des prix attractifs, et pourrait ainsi assurer un meilleur accès au financement bancaire et l’accompagnement des TPME et auto-entrepreneurs du secteur. Pour le pays, il s’agira de permettre à ce secteur industriel de renforcer son offre sur le marché local mais également l’offre exportable, améliorant les standards de qualité pouvant positionner le Made in Morocco dans le secteur cuir sur la scène internationale. 



Aide directe au logement : l’offre pourra-t-elle suivre la demande ?


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page