FMI : Lagarde revient en force
Christine Lagarde a été reconduite par consensus des 188 pays membres à la tête du FMI. Une décision qui ne demeure pas moins contestée à cause d’un bilan de son premier mandat jugé mitigé.
Oublié le scandale Dominique Strauss-Kahn, les Français ont visiblement la cote auprès du Fonds monétaire International ! Pour preuve, Christine Lagarde a été reconduite vendredi dernier à la tête de l’organisation, malgré un bilan mitigé pour son premier mandat. D’abord, on lui reproche de ne pas avoir poussé sur l’accélérateur s’agissant de la réforme du FMI. En effet, quand Lagarde remplace DSK en 2011, la réforme de l’organisation, qui vise essentiellement à donner plus de poids aux pays émergents, est lancée depuis un an. La nouvelle directrice n’a rien fait d’autre que d’accompagner cette réforme qui n’est effective d’ailleurs que depuis décembre dernier. Le FMI avec à sa tête Christine Lagarde, ont été largement critiqués lors de la crise financière européenne, en particulier concernant la Grèce. Ils ont en effet été accusés de «mauvaise foi», notamment par Alexis Tsipras, premier ministre grec. Le fonds disait qu’il faisait à la fois pression sur la Grèce pour les réformes et sur les créanciers pour l’allègement de la dette, alors que toute la pression se faisait sur la première. Aussi, lors du premier mandat de Lagarde, le yuan avait intégré le concert des devises mondiales à travers l’accès aux droits de tirages sociaux (DST), panier de monnaie utilisé par le FMI. Cela a eu comme conséquence la chute de la monnaie chinoise, ainsi que le bouleversement de la balance des paiements des pays émergents.
Les bons points de Lagarde
Néanmoins, Christine Lagarde enregistre quelques bonnes réalisations, qui lui ont d’ailleurs valu cette décision de reconduction à la tête du FMI par consensus des 188 États membres. En effet, à la suite de l’éclatement de la crise économique mondiale, la patronne du FMI s’est mobilisée sur plusieurs fronts pour venir en aide à ses pays membres en augmentant et en déployant au maximum sa capacité de prêt. L’organisation a également mis à profit son expérience internationale pour proposer des solutions aux autorités nationales des pays les plus touchés. Lagarde a également le mérite d’avoir introduit de nouveaux thèmes dans les préoccupations du FMI telles que les inégalités sociales, la place des femmes dans la société ainsi que le réchauffement climatique. Cependant, tout n’est pas gagné. Elle a désormais cinq ans pour éviter une vraie crise mondiale vu la volatilité récente des marchés financiers et le brutal ralentissement de la Chine mais aussi des grands pays émergents.
Et le Maroc ?
Par ailleurs, même si le FMI a abaissé ses prévisions à 3,1% de croissance pour le Maroc en 2016, le pays est considéré comme une des économies les plus dynamiques de la région. En effet, «le Maroc est sur la bonne voie» à en croire le FMI. Il est notamment qualifié de modèle économique pour le reste de la région grâce aux réformes menées sur les dernières années telles que la décompensation et la réforme fiscale qui ont eu comme effets notoires la réduction des déficits jumeaux, mais également au vu de sa stabilité financière, ainsi que sa résilience aux chocs externes due à des fondamentaux solides.