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Régionalisation avancée : Le système éducatif s’adapte au processus

Le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Rachid Belmokhtar, a fait, hier à Rabat, le point sur la mise en place de la régionalisation avancée dans le système éducatif. Les académies régionales viennent d’être renforcées en ressources humaines. Sur le plan financier, les budgets leur seront attribués en fonction de plusieurs critères, dont les déficits enregistrés dans certaines zones.

Le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle vient d’entamer la mise en œuvre de la régionalisation avancée dans le système éducatif conformément aux dispositions du nouveau découpage régional. Ainsi, douze académies de l’éducation nationale (au lieu de 16) sont désormais chargées de mettre en œuvre la politique éducative sur le plan régional. Leurs directeurs, rappelons-le, viennent d’être officiellement nommés lors du Conseil de gouvernement du 11 février dernier sauf celui de l’académie du Souss-Massa-Drâa. Les délégations provinciales viennent d’être transformées en directions provinciales. Les académies régionales sont actuellement mieux dotées en ressources humaines. On note, en effet, une augmentation de 54% du nombre des services et de 68% du nombre des divisions. Chaque académie dispose aujourd’hui de cinq services et 17 divisions à l’exception de l’AREF de Dakhla-Oued Eddahab, qui se compose de deux services et 11 divisions. Il s’agit d’un coût financier supplémentaire visant à réussir le chantier de la régionalisation avancée. Aujourd’hui, plus que jamais, chaque académie a pour mission d’améliorer les indicateurs de l’enseignement en se basant sur les spécificités de sa propre région.

Équité
Même les budgets seront répartis sur les AREF en fonction des besoins des régions, souligne le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle Rachid Belmokhtar, lors d’un point de presse organisé hier à Rabat, en réponse à une question des Inspirations Éco. «Plusieurs critères seront pris en considération dans l’attribution des budgets car les académies n’ont pas le même territoire ni le même nombre d’élèves et d’enseignants. Un autre principe sera respecté, celui de l’équité qui nous impose de mettre des ressources là où il y a le besoin et où le niveau d’enseignement est le plus mauvais», précise M.Belmokhtar. Dans ce cadre, le monde rural sera favorisé ainsi que le périurbain selon une carte définissant les déficits de l’enseignement par rapport à la moyenne nationale.

En effet, certaines zones enregistrent de forts déficits alors que d’autres sont au-dessus de la moyenne nationale. D’après le responsable gouvernemental, les critères qui seront retenus ne sont pas physiques mais plutôt politiques car visant l’équité. Progressivement, les académies régionales seront indépendantes à l’instar des établissements publics. Le ministère de tutelle aura uniquement pour mission de les accompagner, les contrôler et les orienter le cas échéant, comme l’indique R.Belmokhtar. L’espoir est que la nouvelle organisation dans le cadre de la régionalisation avancée permettra de participer à résoudre la crise de l’enseignement. L’engagement de tous les acteurs est on ne plus nécessaire pour relever les défis, selon le ministre, qui est connu pour son franc-parler à propos des problèmes du système éducatif au Maroc.

Il estime que la seule issue pour rehausser le niveau de l’enseignement est d’œuvrer à résoudre toutes les problématiques en parallèle et rappelle que les concertations lancées en 2014 par son département autour de la réforme du système éducatif avec les acteurs concernés, notamment les enseignants, ont permis de déceler quelque 132 problématiques qu’il conviendrait de traiter pour atteindre les objectifs escomptés.

D’ailleurs, ces problématiques trouvent leurs réponses dans le cadre de la vision stratégique de l’enseignement 2015/2030, se félicite R.Belmokhtar, lequel pense qu’il s’avère on ne peut plus nécessaire de créer une révolution au sein du système éducatif marocain, à commencer par le lancement d’une réflexion sur la nouvelle mission de l’enseignant, qui doit «accompagner les élèves plutôt que d’exercer une fonction d’autorité sur eux». La révision du curriculum n’est pas en reste. Les programmes ne doivent pas, de l’avis du chef de département de l’Éducation nationale, être unifiés. Ils doivent plutôt prendre en considération «le niveau socio-culturel des parents ainsi que les spécificités des régions».

Les arriérés des AREF difficiles à effacer
Le problème de paiement des arriérés dus par les académies régionales aux entreprises contractantes se pose toujours. En 2014, ces arriérés se chiffraient à 8 milliards 300 millions de dirhams. Rappelons qu’en mars 2014, le ministère de l’Économie et des finances et le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle avaient annoncé le déblocage de 2,1 milliards destinés au paiement de ces dettes des AREF. «On essaie autant que faire se peut de faire baisser ces arriérés sauf que les crédits alloués chaque année ne permettent pas d’atteindre les objectifs escomptés. Le chef du gouvernement est au courant de cette situation. On est en train de travailler sur la résolution de ce problème», explique R.Belmokhtar, qui annonce qu’une partie de ces dettes sera payée la semaine prochaine.



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