Casablanca : Le marché central en danger ?
Les 556 commerçants du marché central, sis au boulevard Mohammed V, ont créé une association pour défendre leurs intérêts. Parmi leurs priorités, figurent d’abord la mise à niveau et l’amélioration du cadre du site. Plusieurs plaintes ont déjà été adressées au Conseil de la ville, dans ce sens.
Le marché central, situé sur le boulevard Mohammed V, et considéré autrefois comme l’un des marchés les plus animés de Casablanca, retrouvera-t-il son lustre d’antan ? Les commerçants de ce marché, qui déclarent aux ÉCO que leur business a sérieusement été affecté, s’unissent pour atteindre cet objectif. Jusque-là, les 556 commerçants n’avaient aucune instance pour défendre leurs intérêts. Ils ont créé, dernièrement, «l’Association des commerçants du Marché central et du développement durable» et espèrent que celle-ci
soit l’interlocuteur officiel des autorités locales. «Notre business a beaucoup été impacté par la triste ambiance qui règne dans la zone, et ce, depuis plusieurs années», déplore Abdelillah Akkouri, le président de l’association des commerçants du marché.
Mise à niveau
La création de cette association a pour bjectif de représenter l’ensemble des commerçants du marché auprès des autorités. Il s’agit, pour Akkouri, de défendre leurs intérêts et aussi de dynamiser l’activité en berne depuis des années. Dans le détail, cette association a pour principales priorités de mettre à niveau et d’améliorer le cadre du marché central. Selon Akkouri, la première action des adhérents de l’association était, d’ailleurs, d’adresser des plaintes à la nouvelle équipe dirigeante du Conseil de la ville pour l’interpeller sur l’état du marché, laquelle s’est dégradée et risque de s’aggraver si rien n’est fait, estime Akkouri. «Le marché ne souffre pas uniquement de la saleté à l’instar des autres marchés de la ville.
Mais à défaut d’entretien, son état pourrait se dégrader davantage», prévient-il. D’ailleurs, poursuit-il, «il y a urgence aujourd’hui pour le Conseil de la ville d’intervenir dans ce marché à même de le préserver et d’éviter que ses occupants ne soient obligés de vendre le pas-de-porte de leurs boutiques, comme cela a été le cas dans d’autres marchés de la métropole». Pendant le mandat de Mohamed Sajid, ancien maire de Casablanca, rappelle Abdelillah Akkouri, il y a eu des travaux pour rénover seulement la partie réservée au commerce de poisson (32 boutiques). Mais, ajoute-t-il, «ces travaux, dont le but était, en fait, de régler le problème de l’infiltration de l’eau dans cette partie du marché, n’ont finalement servi à rien. Puisque, à ce jour, il y a toujours ce problème». Et pas seulement. Notre interlocuteur tire la sonnette d’alarme sur le danger que constituerait, aujourd’hui, le plafond de l’entrée du marché, du côté de la rue Allal Ben Abdellah. «Ce plafond risque à tout moment de s’effondrer et menace ainsi la vie des clients. Il y a aussi les groupes de touristes qui viennent aussi pour visiter le lieu, qui remonte à l’époque du protectorat», déplore le président de l’association.
Avec ses 556 commerçants, notons-le, ce marché demeure l’un des rares marchés casablancais qui présente une grande diversité allant du poisson aux fruits et légumes en passant par les fleurs et autres articles d’artisanat. Force est de signaler que cet activisme coincide avec la célébration du 100e anniversaire de ce marché.