Edito. Santé collective

Ce jeudi 2 octobre, vers 16h30, les embouteillages ont rapidement envahi (plus qu’à l’accoutumée) la capitale économique. Dans les entreprises, beaucoup ont choisi de quitter les lieux à l’avance, par crainte d’éventuels débordements lors des manifestations. Même chose pour certains commerces, qui ont préféré fermer plus tôt. On ne peut pas ignorer, en tant que média d’information, ce qui se produit dans nos villes. Ce n’est un secret pour personne : les secteurs de la santé, de l’emploi et de l’éducation restent bien trop fragiles face aux ambitions du pays.
À ce propos, mercredi, la Commission des secteurs sociaux a été le théâtre d’un débat houleux. Majorité et opposition, d’ordinaire divisées, ont dressé un même constat : le système de santé marocain est en crise, malgré l’effort budgétaire croissant.
Et pourtant, jamais la santé n’a bénéficié d’autant de moyens : 34 milliards de dirhams, soit près de 5% du budget de l’État. Mais dans les hôpitaux, le quotidien reste inchangé : files interminables, établissements fermés, mauvaise coordination…
Face aux critiques, le ministre Amine Tehraoui défend son «projet de réforme globale» : nouveaux CHU à Tanger, Agadir, Laâyoune ou encore Rabat, plus de 3.500 lits supplémentaires en perspective, et une augmentation significative du nombre de médecins et infirmiers formés.
Les salaires ont été revalorisés, les effectifs renforcés. Mais ces annonces ne suffisent pas à dissiper les doutes : les chantiers restent longs, les besoins immédiats. Derrière les promesses d’infrastructures et de recrutements, la jeunesse attend des résultats plus tangibles pour la santé, l’éducation et l’emploi.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO