Adaptation climatique : la BEI double ses financements et veut simplifier ses procédures

La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé mardi qu’elle mobilisera 30 milliards d’euros entre 2026 et 2030 pour renforcer la résilience des économies et des sociétés face au réchauffement. Cette décision, inscrite dans la deuxième phase de sa feuille de route climatique, marque un tournant pour l’institution, qui entend désormais rééquilibrer ses efforts entre atténuation et adaptation, tout en allégeant drastiquement les démarches administratives pour les bénéficiaires.
La Banque européenne d’investissement (BEI), principal bras financier de l’Union européenne, a annoncé mardi une décision majeure : le doublement de ses financements destinés à l’adaptation au changement climatique au cours des cinq prochaines années. Une orientation stratégique qui marque un rééquilibrage dans la politique climatique européenne, longtemps concentrée sur l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.
La deuxième phase de la feuille de route climatique de la BEI, adoptée par son conseil de direction, fixe désormais l’objectif ambitieux de consacrer 30 milliards d’euros entre 2026 et 2030 aux projets visant à renforcer la résilience des sociétés et des économies face aux effets du réchauffement.
« Ce soutien accru va cibler l’agriculture, la gestion de l’eau, les entreprises, villes et régions, et les communautés les plus vulnérables », explique l’institution, qui entend placer les consommateurs au cœur de ses investissements.
La BEI promet ainsi de privilégier les initiatives contribuant à la compétitivité, à la sécurité d’approvisionnement et à la stabilité des prix, autant de critères cruciaux dans un contexte de tensions énergétiques mondiales. La banque affiche également sa volonté de simplifier ses procédures, un sujet récurrent de critique de la part des bénéficiaires. Elle promet une réduction « radicale » du fardeau administratif qui pèse sur les entreprises, notamment par la suppression d’obligations redondantes et l’introduction de mécanismes d’autoévaluation.
Cette simplification vise à rendre l’accès aux financements plus rapide et plus attractif, en particulier pour les petites et moyennes entreprises souvent découragées par la lourdeur bureaucratique. Cette réorientation intervient alors que de nombreux experts rappellent que l’adaptation demeure le parent pauvre du financement climatique.
Selon les chiffres des institutions internationales, la majorité des flux financiers vont encore à des projets d’atténuation – énergies renouvelables, efficacité énergétique, infrastructures bas-carbone – tandis que les besoins d’adaptation, notamment dans les pays du Sud confrontés aux sécheresses, aux inondations et à l’élévation du niveau des mers, restent massivement sous-financés.
Avec cette décision, la BEI cherche donc à combler un déséquilibre. Reste à savoir si ce choix entraînera un effet d’entraînement auprès d’autres institutions financières internationales et si les 30 milliards annoncés suffiront à répondre aux attentes pressantes des pays vulnérables, qui réclament depuis plusieurs années une hausse substantielle des fonds consacrés à l’adaptation.
S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO