Crédits bancaires : les grandes entreprises dopent la demande

Avec un encours global de 1.166,4 MMDH à fin juillet, le crédit bancaire enregistre une hausse de 4,9% en glissement annuel. Une dynamique principalement portée par la hausse des crédits à l’équipement et à la promotion immobilière, contrebalancée par le repli des facilités de trésorerie.
Hausse de l’encours du crédit bancaire. A fin juillet dernier, il s’est établi à 1.166,4 MMDH, selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM). Il enregistre ainsi une hausse de 4,9% par rapport à juillet 2024. Les crédits accordés aux entreprises non financières privées ont marqué une progression annuelle de 1,2% à 454,6 MMDH.
Cette évolution résulte essentiellement de la hausse de 13,9% des crédits à l’équipement (133,9 MMDH) et de 6,3% des prêts à la promotion immobilière (60,4 MMDH). En revanche, les facilités de trésorerie ont enregistré un repli de 8,2% à 177,2 MMDH, indique la Banque centrale.
Selon l’enquête de BAM sur les conditions d’octroi de crédit au titre du premier trimestre, les critères d’octroi auraient été durcis pour les crédits de trésorerie et ceux à la promotion immobilière. Ils auraient, en revanche, été maintenus inchangés pour les prêts à l’équipement. Par taille d’entreprise, ils auraient été assouplis pour les grandes entreprises (GE) et durcis pour les TPME.
Le demande, elle, aurait augmenté, selon les banques, pour tous les objets de crédit. Par taille d’entreprise, elle aurait grimpé pour les GE et stagné pour les TPME. Pour sa part, l’enquête de conjoncture de BAM indique que l’accès au financement bancaire, au deuxième trimestre, a été jugé «normal» par 80% des industriels et «difficile» par 16% d’entre eux. En outre, le coût du crédit aurait été en stagnation selon 74% des entreprises et en hausse selon 19%, précise la Banque centrale.
De leur côté, les taux appliqués aux nouveaux crédits se sont repliés, d’un trimestre à l’autre, de 26 pb à 4,91%. Ils se sont établis à 4,67% pour les GE et à 5,43% pour les TPME. Les crédits accordés aux ménages, eux, «ont enregistré une hausse annuelle de 2,9%, en lien principalement avec la hausse de 2,9% des prêts à l’habitat et de 3,9% de ceux à la consommation», indique BAM.
Financement participatif : l’habitat poursuit sa hausse
Le financement participatif à l’habitat, notamment sous forme de Mourabaha immobilière, continue de monter en puissance : il atteint désormais 27,4 MMDH, en hausse de 17,8% par rapport à fin juillet de l’année précédente. Cette évolution s’inscrit dans un contexte de légers relâchements des conditions bancaires au premier trimestre 2025, tant pour les prêts à l’habitat que pour les crédits à la consommation.
Du côté de la demande, on observe une augmentation de celle pour les crédits à l’habitat et une diminution de celle pour les crédits à la consommation. Concernant les taux appliqués aux nouveaux prêts, au deuxième trimestre 2025, ils se replient globalement à 5,77% (par rapport au trimestre précédent où ils étaient à 5,96%).
Selon BAM, cette baisse masque deux tendances : les crédits à la consommation voient leur taux reculer fortement (− 25 points de base, à 6,88%), alors que les prêts à l’habitat ne diminuent que légèrement (− 6 pb, à 4,68%). Concernant les dépôts bancaires à fin juillet, ils s’élèvent à 1.303,1 MMDH, en hausse de 8,3% sur un an.
Parmi eux, les dépôts des ménages atteignent 948,2 MMDH, en progression de 6,4%, dont 214,6 MMDH sont détenus par les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceux des entreprises non financières privées s’établissent à 229,1 MMDH, soit une croissance de 9,7%.
S’agissant des taux de rémunération des dépôts à terme, une baisse est observée en juillet : pour les dépôts à 6 mois, le taux tombe à 2,16% (− 11 points de base), pour ceux à 12 mois à 2,57% (− 39 pb). Par ailleurs, le taux minimum de rémunération des comptes d’épargne est fixé à 1,91% pour le second semestre 2025, en recul de 30 points de base par rapport au semestre précédent.
Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO