Saad Bennani : « Nous avons choisi de nous adresser prioritairement aux entreprises marocaines »

Saad Bennani
Directeur général Anouar Yieldest & Additives (AYA)
Le groupe Anouar Invest a lancé à Jorf Lasfar les travaux de sa nouvelle unité Anouar Yieldest Additives (AYA), un projet de 480 millions de dirhams qui ambitionne de transformer la mélasse en levures et additifs alimentaires, tout en ouvrant au Maroc les portes d’un marché mondial dominé par quelques grandes puissances. Soutenu par un partenariat institutionnel inédit et un financement bancaire structuré, ce fleuron biotechnologique inscrit le Royaume dans la dynamique de souveraineté alimentaire et industrielle voulue par le Souverain.
Pouvez-vous préciser les investissements annoncés et leur calendrier ?
Avec un investissement de 480 millions de dirhams pour cette première unité, nous amorçons une étape majeure. Un deuxième investissement, de 650 millions de dirhams, viendra ensuite. Ces montants n’intègrent pas les investissements de maintenance. Le planning reste inchangé, avec la réalisation de l’unité, son démarrage, l’augmentation progressive des capacités, puis de nouveaux projets.
Quelle est la part d’implication des entreprises marocaines dans ce projet ?
Nous avons choisi de nous adresser prioritairement aux entreprises marocaines. Bien sûr, certains équipements spécifiques doivent être importés car ils n’existent pas au Maroc. Mais tout ce qui concerne la charpente, les panneaux sandwich, l’électricité, le froid, la confection inox ou encore la tuyauterie est confié à des acteurs nationaux. Ainsi, 60% de nos investissements sont réalisés localement.
Peut-on qualifier ce projet d’initiative verte et quelle en est la portée stratégique ?
Oui, c’est un projet vert à double titre. D’une part, nos effluents seront traités par microdigestion, avec très peu de produits chimiques. D’autre part, nous avons choisi d’utiliser de l’électricité verte en contractant avec des producteurs d’énergie éolienne et solaire qui injectent leur production dans le réseau national. La capacité installée représente l’équivalent de la consommation de 250.000 personnes, soit une ville de taille moyenne. Enfin, je précise que ce projet repose sur des financements marocains, avec un actionnariat 100% familial.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO