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Edito. Ne pas compromettre l’avenir

L’écart se creuse. En à peine sept mois, le déficit budgétaire a atteint 53,7 milliards de dirhams, soit près de 20 milliards de plus qu’à la même période de l’an dernier. Ce chiffre, à lui seul, résume la tension croissante entre deux dynamiques.

D’un côté, des recettes ordinaires en nette progression (+19,2%), portées par la vigueur des impôts directs et des recettes non fiscales, et, de l’autre, des dépenses qui suivent presque le même rythme, qu’il s’agisse du fonctionnement, de l’investissement ou du service de la dette.

Dans le détail, le besoin de financement atteint 74,7 milliards de dirhams, comblé pour les deux tiers par l’endettement intérieur. Ce recours au marché national, plus coûteux, s’explique en partie par un environnement international où le financement extérieur reste limité malgré un flux positif cette année.

La baisse des charges d’intérêt liées à la dette extérieure apporte un répit, mais ne modifie pas la tendance puisque le recours à la dette sert d’abord à couvrir des besoins structurels récurrents, et non à financer uniquement des projets générateurs de croissance future.

S’il témoigne d’une capacité de collecte fiscale robuste, le solde ordinaire positif interroge aussi sur la pérennité de l’équilibre global. La soutenabilité des finances publiques ne se résume pas uniquement à la réduction du déficit, elle implique surtout de hiérarchiser les priorités et de renforcer l’efficacité de la dépense.

Dans un contexte où les attentes sociales, tant autour de l’emploi et de la santé que de l’éducation ou du pouvoir d’achat, restent fortes, la gestion budgétaire devient un exercice d’équilibriste. Il faut certes savoir financer le présent mais sans pour autant compromettre l’avenir.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO



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