Échanges extérieurs : la facture locale s’alourdit

Le déficit commercial du Maroc s’est davantage creusé à fin mai 2025. Une tendance qui s’explique par la progression plus rapide des importations que celle des exportations, malgré des signaux positifs sur les services et les investissements étrangers.
Une dégradation du solde commercial à fin mai. C’est ce qui ressort des indicateurs mensuels de l’Office des changes. Le déficit se chiffre à 133 milliards de dirhams, contre 115,6 MMDH à la même période en 2024, soit une aggravation de 15,1%. Ce creusement s’inscrit dans un contexte marqué par une envolée des importations de biens, en hausse de 7,4% à 331,7 MMDH, quand les exportations progressent plus modestement de 2,8% pour s’établir à 198,6 MMDH.
L’équipement et la consommation pèsent sur la balance
Ce sont principalement les produits finis d’équipement qui tirent les importations vers le haut, avec une croissance de 12,4%, soutenue par la hausse des achats de pièces aéronautiques, de voitures utilitaires et de machines industrielles.
Les produits finis de consommation suivent la même tendance (+9,6%), tirés par les importations de voitures de tourisme (+21,4%) et de médicaments. Les produits bruts enregistrent également une forte hausse de 24,7%, tandis que les produits alimentaires progressent de 7,7%, sous l’effet notamment des achats accrus d’animaux vivants et de maïs.
À contre-courant, la facture énergétique s’allège de 6,5%, en lien avec la baisse des prix des carburants, malgré des volumes importés en hausse. Les exportations, quant à elles, sont principalement soutenues par les phosphates et dérivés, qui affichent une hausse de 18,1%.
Cette performance repose sur la progression des ventes d’engrais naturels et chimiques (+14,8%) et de phosphates bruts (+47,7%). Le secteur aéronautique poursuit également sa dynamique (+10,5%), porté par l’assemblage et les systèmes de câblage électrique (EWIS).
À l’inverse, les performances du textile (-2,4%), de l’électronique (-7,5%) et de l’automobile (-4%) affichent des replis, en lien notamment avec la baisse des ventes du segment «Construction».
Les services continuent de soutenir les équilibres
Sur les cinq premiers mois de l’année, la balance des services affiche un excédent de 57,8 MMDH, en hausse de 12,7% par rapport à 2024. Les exportations de services ont progressé de 7,5%, contre 2,8% pour les importations.
Le secteur des voyages maintient son dynamisme avec des recettes en hausse de 8,5% à 45,1 MMDH, pour des dépenses de 13,3 MMDH, soit un solde excédentaire de 31,8 MMDH, en progression de 9%. Par ailleurs, les investissements directs étrangers au Maroc connaissent une forte accélération. Les recettes IDE ont bondi de 27% à 21,9 MMDH, tandis que les dépenses ont progressé de 6,9%, ce qui porte le flux net IDE à 14,1 MMDH, en hausse de 41,7%.
Du côté des investissements marocains à l’étranger, les flux nets augmentent aussi (+50,3%), en raison d’un repli plus marqué des dépenses que des recettes. En revanche, les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger affichent un léger recul de 2,8%, à 45,6 MMDH contre 46,9 MMDH un an plus tôt.
M.O. / Les Inspirations ÉCO