L’Oriental : Nador muscle sa stratégie estivale de lutte contre les incendies de forêt

Le Comité provincial s’est réuni pour actualiser les dispositifs de prévention et renforcer la coordination entre les services concernés, alors que la saison des incendies approche.
Face à la répétition des feux de forêt dans la région de Nador, les autorités locales redoublent d’efforts pour limiter les risques. Le phénomène, amplifié par le changement climatique et la pression humaine, touche chaque année plusieurs hectares de massifs boisés, menaçant la biodiversité et les moyens de subsistance des populations riveraines.
En 2024, près de 60 hectares sont partis en fumée, en grande majorité dans la commune de Bni Chiker, zone particulièrement exposée. Dans cette perspective, le Comité provincial de prévention et de lutte contre les incendies de forêt s’est réuni vendredi 23 mai à Nador, sous la présidence du gouverneur Jamal Chaarani, afin d’actualiser les mesures à prendre pour l’été 2025.
Une priorité sécuritaire et environnementale
Devant les représentants de l’ANEF, des autorités civiles et militaires, ainsi que des acteurs institutionnels impliqués, le gouverneur a rappelé que les incendies de forêt constituaient un défi récurrent, à la fois environnemental, sécuritaire et socio-économique.
La protection des ressources naturelles, a-t-il souligné, exige une vigilance permanente, particulièrement dans les zones à forte densité forestière. Jamal Chaarani a appelé à une intensification des efforts de prévention, passant par la mise à disposition de moyens logistiques adaptés, la formation continue des équipes d’intervention, et la mise en œuvre de plans d’action proactifs.
Parmi les priorités figurent la surveillance précoce des zones à risque, le déploiement de brigades de premiers secours et l’amélioration des capacités d’intervention rapide en cas de départ de feu.
Un bilan en légère amélioration
Le plan provincial prévoit une mobilisation renforcée de tous les services concernés, avec une coordination accrue entre les services de la Protection civile, les forces armées, les autorités locales, l’ANEF et les collectivités territoriales. L’approche repose sur une couverture élargie des zones sensibles, une mutualisation des moyens d’intervention, et une transmission rapide des informations opérationnelles en cas d’incident.
Les autorités ont également insisté sur la nécessité de campagnes de sensibilisation ciblées, destinées aux habitants des zones forestières et aux estivants. L’objectif est d’ancrer une culture du risque et de faire comprendre à la population l’impact des comportements à risque, comme l’abandon de déchets inflammables ou l’usage non maîtrisé du feu en plein air.
Le directeur provincial de l’ANEF a présenté, au cours de la réunion, un bilan des incendies survenus en 2024. La province a enregistré 39 départs de feu, ayant affecté environ 60 hectares du domaine forestier. La commune de Bni Chiker concentre à elle seule 38 hectares sinistrés et 13 incendies, en raison de la densité du couvert forestier, de conditions climatiques défavorables et d’une fréquentation accrue durant l’été.
Les participants ont toutefois salué la baisse de la superficie moyenne touchée par incendie, comparée aux années précédentes, y voyant le signe d’une amélioration des dispositifs de surveillance et de l’efficacité des premières interventions. Le défi reste néanmoins entier : à l’échelle provinciale comme nationale, la protection des forêts face aux risques croissants d’incendies s’inscrit dans un effort de long terme, où la coordination interinstitutionnelle et l’implication citoyenne sont appelées à jouer un rôle central.
S.N. / Les Inspirations ÉCO