Commerce : le patron de Mercedes contre les droits de douane entre l’Europe et les USA

Le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz a appelé jeudi l’Europe et les États-Unis à abolir les droits de douane réciproques sur les importations de voitures, alors que le président Donald Trump menace d’augmenter les taxes sur les importations de l’UE.
«Abaissons ces droits de douane de part et d’autre à zéro», a déclaré au quotidien économique Handelsblatt, Ola Källenius, directeur du constructeur de véhicules haut de gamme. L’UE prélève un droit de douane de 10% sur les voitures importées d’Amérique, tandis que les États-Unis imposent actuellement des droits de 2,5% sur les véhicules particuliers en provenance du bloc, mais de 25% pour les véhicules utilitaires et les pick-ups européens.
«Ce serait de la réciprocité et cela créerait de la croissance au lieu de l’étouffer», a plaidé Ola Källenius, estimant que l’industrie européenne, qui dépend des exportations, avait davantage besoin du libre-échange que son homologue américaine.
«L’Europe a plus intérêt que quiconque à ce que les marchés mondiaux restent ouverts et à ce qu’il y ait un cadre équitable pour le commerce international», selon le patron du constructeur de Stuttgart.
Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits européens importés, dont les voitures, probablement à partir du 2 avril. Les 27 membres de l’UE se disent prêts à répliquer. Ces surtaxes auront d’importantes répercussions sur les constructeurs européens car une grande partie des véhicules qu’ils vendent aux États-Unis sont importés, même si la plupart disposent d’usines sur place.
Ainsi Mercedes «produit à grande échelle aux États-Unis depuis des années», souligne le patron du groupe mais qui dit néanmoins se préparer au risque de guerre commerciale: «Nous prêtons attention à l’approvisionnement de chaque composant, à la logistique, au prix et à la qualité».
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO