Tourisme : fini la basse saison ?

Avec une hausse de 24% des arrivées de touristes en deux mois, le Maroc démarre l’année sur les chapeaux de roues. À se demander si le secteur du tourisme ne serait pas désormais entré dans un nouveau cycle, sans basse saison.
C’est un très bon départ pour l’année touristique 2025. Selon le ministère du Tourisme, le Maroc a attiré près de 2,7 millions de touristes durant les deux premiers mois de l’année. Il s’agit d’une importante progression (+24%) par rapport à 2024, soit 521.000 arrivées supplémentaires, avec des performances solides sur les principaux marchés émetteurs, poursuit la même source. On peut donc parler de véritable performance, ceci d’autant plus que nous sommes encore en basse saison, bien loin de la frénésie estivale.
D’ailleurs, ces réalisations remarquables poussent les observateurs à se demander si l’année touristique dans le Royaume connaît vraiment une basse saison désormais. Une question que nous avons posée à la Confédération nationale du tourisme (CNT). Et c’est le patron des professionnels nationaux du tourisme qui, tout en se réjouissant des résultats et de la belle forme actuelle du secteur, tempère.
«Il y a bien évidemment toujours une basse saison et une haute saison. L’un des principaux indicateurs pour les établissements hôteliers est le taux d’occupation. Et du moment que l’on n’a pas encore réussi à dépasser un certain seuil, nous pouvons toujours parler de basse saison. Ceci dit, ce sont là des résultats très encourageants», explique Hamid Bentahar.
Taux d’occupation
Justement, en parlant du taux d’occupation, il varie fortement en fonction des villes, selon les chiffres de l’Observatoire national du tourisme. À Marrakech, première destination touristique nationale, on annonce 63% pour janvier dernier, avec une hausse de 8%.
La situation n’est certes pas aussi reluisante partout, mais, toujours selon les statistiques de l’Observatoire, les établissements d’hébergement touristique (EHT) ont réalisé plus de 2,04 millions de nuitées durant le premier mois de l’année (+16% par rapport à la même période un an auparavant). Et c’est là un autre indicateur phare de l’activité touristique, aux côtés des recettes réalisées, lesquelles se sont chiffrées à près de 9 MMDH en janvier. Pour le mois de février, les chiffres concernant ces derniers indicateurs ne sont pas encore disponibles.
En attendant, il y a de quoi se réjouir, selon Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme. «Un demi-million de visiteurs supplémentaires en seulement deux mois est un chiffre qui parle de lui-même. Cela confirme que le Maroc a sa place parmi les grandes destinations mondiales. Chaque visiteur qui choisit le Royaume contribue directement à l’essor économique de nos régions, à la création d’emplois et à l’insertion des jeunes. C’est une dynamique gagnante pour tout l’écosystème», s’est-elle réjouie.
Palais des congrès
Chez les professionnels, on continue de souhaiter la réalisation de certains chantiers structurants dans plusieurs destinations phares afin de se mettre à l’abri du phénomène de saisonnalité. Objectif : maintenir une activité soutenue pendant toute l’année.
«Construire un palais des congrès dans de grandes villes comme Casablanca ou Marrakech permettrait de mieux capter une clientèle business pendant toute l’année. Nous espérons que ces chantiers ne tarderont pas davantage, car leur réalisation aiderait à maintenir la dynamique touristique actuelle, voire à l’accélérer», déclare le patron de la CNT.
Dans la perspective de l’organisation des grands événements à venir, se doter de telles infrastructures d’accueil serait le minimum, non seulement dans ces deux villes, mais également dans toutes les grandes destinations du pays.
Fatim-Zahra Ammor
Ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire
«Un demi-million de visiteurs supplémentaires en seulement deux mois est un chiffre qui parle de lui-même. Cela confirme que le Maroc a sa place parmi les grandes destinations mondiales. Chaque visiteur qui choisit le Maroc contribue directement à l’essor économique de nos régions, à la création d’emplois et à l’insertion des jeunes. C’est une dynamique gagnante pour tout l’écosystème.»
Hamid Bentahar
Président de la Confédération nationale du Tourisme (CNT)
«Construire un palais des congrès dans une grande ville comme Casablanca ou Marrakech permettrait sérieusement de mieux capter une clientèle business pendant toute l’année. Nous espérons que ces chantiers ne tarderont pas davantage, car leur réalisation aiderait à maintenir la dynamique touristique actuelle, voire à l’accélérer.»
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO