Fès : création du Réseau africain de cancérologie

La 7e édition du Congrès international d’oncologie génito-urinaire, qui s’est tenue à Fès, a souligné les avancées majeures réalisées dans le traitement de ces cancers. L’événement a également marqué la création d’un réseau africain de cancérologie, visant à mutualiser les efforts des praticiens du continent pour une meilleure prise en charge des patients.

Des cancérologues venus d’Afrique, d’Europe et des États-Unis se sont retrouvés dernièrement à Fès à l’occasion de la 7e édition du Congrès international d’oncologie génito-urinaire. Ils ont mis en lumière les avancées thérapeutiques majeures qui ont révolutionné la prise en charge des cancers génito-urinaires, notamment en biologie, chirurgie, radiothérapie et traitement médical.

Organisé par l’association Chifae pour la prévention et la recherche sur le cancer, en partenariat avec des institutions de premier plan telles que l’Institut Gustave Roussy (IGR), la Société internationale des cancers génito-urinaires rares (GSRGT) et le Groupe international pour le cancer de la vessie (IBCG), ce congrès a été l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés dans le traitement des cancers génito-urinaires.

Le premier réseau africain de cancérologie voit le jour
Une session spéciale a été dédiée à la cancérologie génito-urinaire en Afrique, soulignant l’état des lieux, les défis spécifiques au continent et les perspectives de collaboration Sud-Sud. L’un des moments forts de ce congrès a été la création du Réseau africain de cancérologie, une plateforme destinée à coordonner les actions et les recherches des professionnels du continent dans la lutte contre le cancer.

Pour Karima Ouallah, professeur d’oncologie médicale au CHU de Fès, la création de ce réseau africain d’onco-urologie est le fruit de la collaboration entre partenaires d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne. Ce réseau vise à mutualiser les efforts des praticiens du continent dans la lutte contre les cancers génito-urinaires.

Le président du Groupe d’étude des tumeurs urogénitales (GETUG), Karim Fizazi, a exprimé son ambition de voir une meilleure collaboration internationale pour centraliser la prise en charge des patients. Il a souligné que, pour le cancer des testicules, un traitement existe pour guérir la majorité des patients, à condition de l’appliquer correctement.

«Il s’agit d’une priorité pour aboutir à leur guérison avec exactement la quantité de traitement qui est nécessaire, ni plus ni moins, pour éviter des rechutes ou de surtraiter les patients», a-t-il expliqué.

Il a également noté que des progrès significatifs ont été réalisés pour les cancers de la prostate, de la vessie et du rein, à condition que les traitements soient disponibles.

Des solutions adaptées
Le congrès a également été l’occasion de formuler des recommandations spécifiques pour le cancer de la vessie, une pathologie fréquente et agressive, adaptées aux ressources financières et économiques des patients marocains et à ceux des autres pays africains.

Au-delà des conférences, le congrès a proposé des ateliers médicaux spécifiques aux cancers de la prostate, de la vessie et du rein, ainsi que des workshops en urologie, en onco-pathologie et en radiothérapie. Animées par des experts, ces sessions ont permis de faire la synthèse des recherches récentes et de présenter les dernières avancées en matière de techniques et de traitements innovants, notamment les thérapies moléculaires ciblées, les traitements péri-opératoires, les nouvelles techniques chirurgicales et les algorithmes thérapeutiques de 2025.

Selon les organisateurs, ce 7e Congrès international d’oncologie génito-urinaire a confirmé son statut de plateforme incontournable pour l’échange de connaissances et la promotion de la recherche dans le domaine de la cancérologie. Il a également mis en exergue l’importance des partenariats internationaux et de la coopération régionale pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancers génito-urinaires, en particulier en Afrique.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO