Culture

Exposition : “Reconversion” à la galerie Dar D’art de Tanger

Abderrafie Gueddali, plasticien engagé, revient à la galerie Dar D’Art cinq ans après sa dernière exposition de 2019. Le vernissage aura lieu le vendredi 14 février 2025 à 19 h.

Du 14 février au 30 mars, Abderrafie Gueddali s’impose comme un chercheur passionné par l’univers du recyclage, qu’il explore sous toutes ses formes. À travers une démarche à la fois intuitive et novatrice, il propose une œuvre profondément ancrée dans les enjeux contemporains, interrogeant la place de l’inutile dans une société axée sur la consommation excessive.

Recyclage et métamorphose
L’artiste nous invite à reconsidérer notre relation aux objets et à la matière, qu’il transforme pour leur insuffler une nouvelle vie. Sa pratique donne naissance à ce qu’il nomme une «esthétique de la reconversion», où ce qui est souvent jugé superflu ou obsolète devient le point de départ d’une réflexion profonde et d’une création artistique.

Le recyclage se mue ainsi en un acte de transformation, où l’ordinaire se métamorphose en quelque chose d’extraordinaire. L’exposition «Reconversion» de Gueddali présente des œuvres réalisées à partir de matériaux récupérés, questionnant notre rapport au gaspillage et à la consommation. Chaque création, à la fois esthétique et porteuse de sens, transforme l’ordinaire en message éthique et social. L’exposition nous invite à repenser notre manière de vivre avec les objets, à leur offrir une nouvelle chance, tout en nous incitant à voir le monde différemment.

Le travail de Gueddali allie créativité, écologie et innovation, écrit Mohamed Métalsi à son sujet. «Il ne s’agit pas seulement de recycler des matériaux, mais d’insuffler une nouvelle vie à ce qui est ordinairement rejeté, prouvant ainsi la puissance de l’art comme force de réinvention et de résilience.» Formé à l’École des arts appliqués de Casablanca, il maîtrise les techniques classiques autant qu’il possède un sens pointu des matériaux. Il a poursuivi ses études à l’École des arts appliqués de Casablanca. En 1986, il devient professeur-formateur au C.P.R. de Tanger, où il a formé de nombreux jeunes artistes. Il s’est efforcé de transmettre une vision du monde où l’art et la nature sont interconnectés.

Il «rejoint l’esprit de créateurs comme Joseph Beuys, qui voyait dans l’art une forme de thérapie sociale, ou Marcel Duchamp, dont les ready-mades redéfinissent la notion de l’art en introduisant l’idée que tout objet, s’il est recontextualisé, peut devenir une œuvre», continue Métalsi, qui cite aussi Gilles Deleuze : «Créer, c’est résister».

Au-delà du Maroc, le travail de l’artiste résonne avec les grands enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Il participe à des événements comme le Moussem culturel international d’Assilah, où ses fresques murales transforment littéralement les espaces publics. Ses œuvres, qui ornent les murs de la médina, incarnent un dialogue vivant entre tradition et modernité, entre héritage et innovation.

Pour autant, toujours selon l’esthéticien, le refus du conformisme par Gueddali lui permet de présenter une véritable réflexion de fond sur la place de l’art dans la société. Dans une postmodernité bien comprise, il se tient loin des grands récits uniformes, pour adopter une pluralité de points de vue. Ce qui ne l’empêche pas de livrer une œuvre unique et cohérente.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



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