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Zone euro : la BCE prudente après le rebond de l’inflation

L’inflation en zone euro repart à la hausse, atteignant 2,4% en décembre. Ce rebond, soutenu par une légère progression des prix de l’énergie, pourrait freiner le rythme des baisses de taux initié par la BCE en 2024. Christine Lagarde appelle à une approche prudente, alors que la croissance économique reste au point mort. 

Après des mois de répit, l’inflation en zone euro repart à la hausse, atteignant 2,4% en décembre, sur un an. Bien que cette progression reste modérée, elle pourrait pousser la Banque centrale européenne (BCE) à adopter une approche plus mesurée dans sa politique monétaire, sans remettre en cause les baisses de taux prévues.

Un retour au-dessus de la cible
L’inflation avait atteint un creux de 1,7% en septembre, le plus bas niveau en trois ans et demi. Depuis, les prix à la consommation sont repartis à la hausse, portés notamment par une légère augmentation des tarifs de l’énergie. La hausse des prix reste néanmoins conforme aux attentes des analystes, d’après les données publiées par Eurostat.

Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, reste stable à 2,7% depuis septembre. Ce chiffre, scruté de près par les marchés et la BCE, montre que la dynamique inflationniste persiste dans certains secteurs, notamment les services où les prix ont progressé de 4%.

La prudence est de mise
Christine Lagarde, présidente de la BCE, a salué les progrès réalisés en 2024 pour maîtriser l’inflation, tout en appelant à la vigilance. Les récentes hausses des prix pourraient ralentir le rythme des baisses de taux, amorcé depuis juin dernier.

L’objectif reste de maintenir un équilibre entre la maîtrise de l’inflation et le soutien à une économie en stagnation. Des experts, comme Jack Allen-Reynolds de Capital Economics, estiment que la BCE continuera d’abaisser ses taux, mais par paliers limités de 0,25 point.

De son côté, Charlie Cornes du Cebr prévoit une seule baisse au premier semestre 2025, avec des réductions concentrées sur la seconde moitié de l’année.

Un contexte économique délicat
Alors que la hausse des prix énergétiques semble temporaire, d’autres secteurs, comme les services, continuent de peser sur l’inflation. Les pressions sur les prix alimentaires restent stables à 2,7%, tandis que ceux des biens industriels montrent un léger ralentissement.

Dans ce contexte, la BCE a abaissé en décembre son taux de dépôt à 3%, cherchant à relancer le crédit et les investissements sans risquer un nouveau cycle inflationniste. Toutefois, avec une croissance économique quasi nulle et des pressions inflationnistes persistantes, l’institution devra avancer avec précaution.

Les perspectives pour 2025
Les baisses de taux prévues devraient contribuer à soutenir la demande, notamment via le crédit immobilier et les prêts aux entreprises. Cependant, la BCE semble s’orienter vers une approche graduelle, privilégiant des ajustements mesurés pour éviter tout déséquilibre économique. Les prochains mois seront décisifs pour ajuster une politique monétaire confrontée à des défis multiples.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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