Edito. Forme olympique
Voici une dynamique qui reflète l’efficacité des récentes réformes fiscales et des choix budgétaires audacieux. Grâce à la décompensation partielle du gaz butane (3,3 milliards de dirhams d’économies) et aux recettes fiscales inédites (+27 milliards), le Trésor connaît une embellie financière bienvenue se matérialisant par un surplus de 30,3 milliards de dirhams.
Il faut dire que la décompensation du gaz, amorcée cette année, marque une rupture décisive avec les subventions généralisées, inefficaces, puisque seulement 14% de cette aide profitait réellement aux ménages les plus modestes.
Parallèlement, la fiscalité connaît une forme olympique. L’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR) enregistrent des hausses respectives de 12,3 et 5,9 MMDH. La TVA progresse également de 8,1 MMDH grâce à la consommation intérieure et aux importations.
Ce surplus offre des marges budgétaires cruciales pour financer les grands chantiers de l’État social que consacre la Loi de finances 2025, adoptée vendredi. Les augmentations de salaires récemment octroyées aux enseignants et au personnel médical en sont une première traduction concrète.
Aujourd’hui, la gestion rigoureuse de cette cagnotte est essentielle pour transformer cette aubaine en un progrès durable et tangible. L’Exécutif devra jouer les équilibristes pour maintenir cette dynamique tout en répondant aux attentes des citoyens sur la consolidation des bases d’un modèle économique plus équitable. Et c’est justement ce qu’il a prévu de faire, en allouant près de 10% du PIB aux revenus des catégories sociales vulnérables et de la classe moyenne. De quoi confirmer définitivement son engagement à renforcer l’État social.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO